30.12.11

Jours 155 - 183

Le mois de décembre, que ce soit en France ou au Canada, est toujours un mois très chargé. Les examens pour certains, les préparations des vacances pour d'autres, l'organisation des fêtes pour tous... On y échappe pas. Pour ma part, c'était accueil de mes amis venus tout droit de Paris. Et question chargé, mon mois de décembre a été assez "intense" (comme ils disent ici).

Arrivée des 2 premiers parigots, Damien et Émilie, vendredi 2 décembre. But de la manœuvre : aller les chercher à l'aéroport + les ramener sains et saufs à l'appart + commencer le plus tôt possible la découverte de la ville (en l'occurrence, ce fut la poutine d'entrée de jeu le soir même). On commence fort! Mais le problème quand on reçoit des gens, c'est qu'on s'applique toujours à faire bien, prévoir, avoir un programme... qu'on arrive jamais à tenir. Le mieux est l'ennemi du bien. Alors on fait face à la déception une soirée et on remonte vite en scelle parce que quand même, même si tout n'est pas comme vous l'aviez imaginer, vos amis sont là et c'est le plus important. On se fait alors un mini planning, quartier par quartier. Au passage, on redécouvre la ville avec un oeil nouveau et entre deux longues promenades, quelques "Alors ça, c'est..." et des "Elle est où Emilie? - Elle prend l’écureuil en photo..." (C'est fou ce que des petites bêtes à poils peuvent faire comme effet sur la citadine en quête de nature), on se remémore le bon vieux temps. On continue les délires laissés quelques mois auparavant et on s'en fait d'autres. On s'organise même des espèces de soirées à thème. "Dates Night". Comme son nom l'indique, une soirée où chacun des participants doit se trouver un rencard. On mise tout sur les sites de rencontre et on arrive, tant bien que mal à tous se trouver un compagnon pour la soirée. Un peu de fraîcheur.  Au final, c'est la fille qui a tiré le gros lot. Ce sont toujours les filles qui tirent le gros lot. Allez comprendre pourquoi...

Et au bout d'une semaine, on change de décors. Direction New York. Le point fort du séjour des parigots. Et c'est intéressant de voir que même au bout de la deuxième fois pour ma part, l'engouement est toujours intact. Voire même plus intense. Bon ok, je ne logeais plus dans l'Upper East Side mais à Harlem. MAIS... New York quand même!! Et puis c'était amusant de voir Damien et Émilie vivre ce que j'avais vécu la première fois : les 7 heures de bus sans possibilité de dormir, la douane qui fait quand même un peu faire pipi dans son slip (même si on est tombé sur la douanière la plus "sympathique" du groupe), l'amabilité du chauffeur du bus (je crois définitivement que c'est un critère de sélection dans les compagnies de bus). Le périple obligatoire...

- "C'est bien là ?"
- "Oui. Mais y'a pas de clef dans la boîte aux lettres.
(regard paniqué.)
- "Bon bah je pense qu'il va falloir appeler le gardien..."
- "Attends je sonne à tous les étages pour voir."
- "Émilie, c'est toi qui a le papier. Il s'appelle comment le gardien?"

Arrivée à New York quelque peu inquiétante. Des bagages aussi lourds que des sacs de briques. Un gardien d'immeuble, Wayne, proche de l'itinérant, odeur incluse. Un appartement indisponible parce que Wayne n'a pas jugé bon de faire le ménage pour l'heure prévue c'est-à-dire 14h. Il était 17h. Bref, une arrivée quelque peu inquiétant. Mais pas le temps de trainer. On commence fort avec un concert à Brooklyn. (Commencer fort, c'est un peu devenu notre créneau.) YELLE, groupe français. Ironique, non? S'enchaineront ensuite les jours suivants l'arrivée de la 3ème parigote, Laetitia, beaucoup de marche à pieds, des trajets en métro interminables. Des "Faudrait que j'aille aux toilettes. On va aller au Starbucks...". Des sessions shopping à ne plus savoir où donner de la tête. Des lumières, beaucoup de gens, beaucoup de "No thanks!". De l'émotion lors d'une messe avec chorale gospel. Pas mal de "Oh My God il fait froid!" et un verre en haut d'un building. Bref, 5 jours à aimer la grosse pomme. Ville où naquirent des envies, des désirs (un PVT New York, moi je suis méga-preneur!), ville de tous les fantasmes qu'il faut malheureusement quitter car toutes les bonnes choses. Une mauvaise ne venant jamais seule, 3 jours plus tard, les 2 premiers parigots devaient déjà partir. Le début des hostilités.

Vous avez déjà eu cette étrange sensation que le temps prenait une autre dimension? Les courtes périodes deviennent étrangement longues, comme si deux simples semaines avaient duré un mois entier et en même temps, ces deux premières semaines avaient parues tellement courtes. Et comme si cela ne suffisait pas, les départs ont toujours tendance à se faire en masse. Je disais au revoir à Damien et Émilie mais aussi à mon ami Paul qui avait trouvé un emploi dans sa ville d'origine, Edmonton, à l'est du pays ; à mon amie Kathi qui avait fini son semestre à Montréal et qui par conséquent, devait rentrer en Allemagne ; à mes amis Yohane et Juan qui rentraient dans leurs familles respectives pour les fêtes. Et là, c'est un peu le flashback. Le jour où vous avez quitté tous vos proches pour traverser la planète. Vous vivez ces départs comme la situation inverse. Ce sont les autres qui vous "quittent" et c'est assez affreux. Heureusement, Lætitia était là. Nous allions nous retrouver tous les 2 seuls, de quoi nous rapprocher à nouveau. La distance et le temps font parfois quelques dégâts.

"Si je suis venue, c'est surtout pour te voir toi. J'aurai d'autres occasions de revenir et visiter Montréal."

Les 10 jours passés avec Lætitia ont été l'occasion de relâcher tout le stress engendré par l'organisation des deux premières semaines. Pas de planning. Juste profiter. Quitte à ce qu'on ne sorte pas car l'envie n'était pas là. C'était aussi pour moi une bonne occasion de réapprendre à manger. On va dire qu'au fil de mon séjour, certaines notions se sont perdues, comme... les fruits et les légumes. Plus le début de mon initiation au thé. Enfin bref, les prémices du nouveau-pas-si-nouveau moi. 10 jours à se concentrer sur soit-même, à se faire du bien. Et à longuement discuter. Se rendre compte qu'on est heureux d'avoir fait le choix de changer de vie. Heureux de s'entendre dire qu'on a changé. Heureux d'être là. Et puis c'est le moment de célébrer Noël. Et comme on est loin de la famille, on se recentre sur les amis. Dîner avec les colocataires et la parigote. Se mettre sur son demi 31. Apprécier les rues recouvertes de neige. Savourer les petits cadeaux échangés. Se rendre que finalement, Noël n'est pas une fête pour se faire des cadeaux mais pour se retrouver avec les gens qu'on aime et passer un bon moment. Et bien manger. Très important, le bien manger!

Et les hostilités continuent et s'achèvent avec le départ de la 3ème parigote. Ce mois si intense se termine sur des larmes retenues. Et une chambre qui devient subitement vide. Mais d'un vide dont vous ne vous souveniez plus du tout. Vous êtes partagé entre une certaine nostalgie et une paix intérieure d'avoir passé un mois formidable. Et aussi un peu de joie parce que ça fait aussi plaisir, qu'on se le dise, de se retrouver un peu seul. De se retrouver tout court. Après presque un mois à vivre les uns sur les autres. Même eux ont du être contents de rentrer chez eux...

La fin de ces vacances signe mon retour à ma vie montréalaise. Le retour au restaurant. Le retour à la réalité. Aux habitudes et aux premières tempêtes de neige. Et au temps que j'ai passé ici. Car oui, 183ème jour passé ici : je célèbre donc mes 6 mois. Un anniversaire que je ne pouvais pas manquer. 6 mois de passé, il en reste donc encore 6 à vivre. Et la prochaine étape, c'est la Californie dans déjà 9 jours. Que le temps passe vite!

En y réfléchissant, le mois de décembre est certes un mois très chargé mais mon petit doigt me dit que les mois à venir le seront tout autant. Affaires à suivre...

28.11.11

Jour 151.

Je tiens à vous rassurer : même à 5500kms, la vie est une p*te. (Traduction littérale de "Life's A B*tch. Enfin vous avez compris l'idée!).

Mes très chers amis de France arrivent dans maintenant 4 jours (Oh Joie!!!!) et bien évidemment, cette foutue vie a décidé qu'il était temps que je tombe malade. Maintenant. Bientôt 5 mois que je suis ici. Pas un seul soucis de santé (bon ok, j'ai des mains de cadavres à cause du travail et je vous parle pas de mes pieds) et puis là, BAM. Nez qui coule, mal de crâne, yeux qui brûlent. Pour faire court : "le master combo". (Oh pas Joie!!!)

Bon je vous laisse, je vais aller googliser "remède de grand-mère" pour soigner ce que j'ai et que je ne connais pas (j'ai jamais su différencier le rhume de la grippe de l'angine... La même m*rde!).

P.s : Certains propos tenus dans ce post pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes.

25.11.11

Jour 146.

"Chouette, de la neige!"

Se réveiller et voir tout plein de neige dehors, partout, vous excite forcément. C'est compréhensible. Quand on a eu l'habitude de voir la neige qu'une fois par an, et encore... Alors on se réjouit. Et on se dit que la journée va être merveilleuse. Que bientôt, vous pourrez profiter des activités en plein froid. Le bruit de neige qui crisse sous vos pieds. Le bonheur.


Et puis vous allez à un repas (de Thanksgiving dans ce cas-ci. Oui encore une fois. Pourquoi se priver? La canadien fait, il fallait aussi célébrer l'américain, avec dinde et tout l'attirail...) et vous décidez de vous mettre sur un petit 31. Malheureusement, vous avez décidé de mettre les chaussures les plus plates que vous ayez. De jolies bottines. Fashion mais pas du tout pratique en temps de neige. Et vous vous mettez à compter le nombre de fois où vous évitez de vous retrouver au sol. 6 fois en 30 minutes. Dont 2 en même pas 5 minutes, dès la sortie de l'appartement. A ce moment, vous vous rendez compte que l'achat de bottes de neige va être primordial. Que finalement, les gens ont raison quand ils disent que l'hiver est vraiment galère ici. Que la neige partout va vous amuser quelques temps... mais pas 5 mois!


"Chouette, de la neige!"


...

15.11.11

Jour 138.

Comment une simple chanson peut-elle vous ramener des mois en arrière? Des paroles. Une mélodie. Et tout est résumé en 4 minutes. 4 minutes qui vous ramènent 4 mois dans le passé. 4 minutes pendant lesquelles vous comprenez tout. Vous vous souvenez. Vous revivez le moment. Les aurevoirs.



Wherever you’re going
I wanna go
Wherever you’re heading
Can you let me know
I don’t mind catching up
I’m on my way
Just can’t take the thought of you miles away

And I know you’re going somewhere to make a better life
I hope that you find it on the first try
And even though it kills me
That you have to go
I know it’ll be sadder
If you never hit the road
So farewell!

Somebody is gonna miss you
Farewell
Somebody is gonna wish that you were here
That somebody is me

I will write to tell you what’s going on
But you won’t miss nothing but the same old song
If you don’t mind catching up
I’ll spend the day telling you stories about a land far away
But I know

And I know you’re going somewhere to make a better life
I hope that you find it on the first try
And even though it kills me
That you have to go
I know it’ll be sadder
If you never hit the road
So farewell!

Somebody is gonna miss you
Farewell
Somebody is gonna wish that you were here
Farewell
Somebody is gonna miss you
Farewell
Somebody is gonna wish that you were here
That somebody is me

And I’m gon’ try to hold it all in
Try to hold back my tears
So it don’t make you stay here
I’mma try to be a big girl now
Cause I don’t wanna be the reason you don’t leave
Farewell

Somebody is gonna miss you
Farewell
Somebody is gonna wish that you were here
Farewell
Somebody is gonna miss you
Farewell
Somebody is gonna wish that you were here
That somebody is me

7.11.11

Jour 130.

C'est officiel. Il fait nuit à 17h. Nous allons tous sombrer dans la dépression et l'ennui.

Jour 129.

"Hier, j'ai pleuré, allongé sur une table molletonnée." Nouveau roman d'un jeune écrivain français, publié aux éditions 10-18.

Ce n'était pas des larmes de tristesse. Il s'agissait en fait des larmes de joie. De fierté. J'étais allongé là, sur cette table, en train de faire mon tout premier tatouage. Sur le bras. Je fixais les néons au plafond. Et au fur et à mesure que l'aiguille me marquait à vie, je pensais à ce que je faisais. Je pensais à cet aboutissement. Des mois que j'étais arrivé ici, des semaines que je prévoyais ce tatouage avec mon amie Isabell et enfin, le voilà. Gravé sur mon bras. Mais plus qu'un tatouage, il s'agissait surtout d'un choix. J'avais choisi de me le faire. J'avais vécu cette douleur qui se révélait plaisante. Finalement, je faisais ce que j'avais envie de faire. J'étais là où je voulais être. J'étais fier de moi. Fier de voir ce que j'étais en train de devenir. Un jeune homme qui apprend à aimer sa vie. A ne pas penser au lendemain et à apprécier chaque instant. Bien évidemment, de sombres moments ont parsemé mon chemin depuis 4 mois mais en y réfléchissant, que sont finalement des histoires de garçons ou de coup de blues quand on a la possibilité, le pouvoir de faire ce qu'on veut de notre vie?

J'aurai pu très bien appelé ce roman "Le bonheur sourit à celui qui s'en donne les moyens" mais ça faisait trop pompeux. Mais l'idée est là. Aujourd'hui, j'exhibe avec fierté ce dessin sur mon corps. Symbole que tout est possible. Que toutes mes craintes s'effacent peu à peu. Et surtout que je ne suis plus le jeune homme que j'étais en France. La différence n'est pas encore énorme mais elle est là. Alors oui, j'ai pleuré sur la table molletonnée. Mais qu'est ce que ça faisait du bien!


P.s : Pour ceux qui seraient curieux, ce symbole se nomme le triangle Penrose. Il s'agit d'une illusion d'optique, une forme irréelle. Pourquoi ce choix? Certains y voient un simple triangle avant de remarquer la complexité de la chose. Parce que les apparences sont trompeuses. Parce que je ne suis pas simplement ce que les gens voient de moi.

Jours 120-123.

La fête d'Halloween au Canada, c'est un peu les jours fériés de mai en France : tout le monde l'attend et personne ne s'en prive. Et comme toute bonne fête qui se respecte, ça s'organise à l'avance. Alors bien évidemment, les boutiques s'y mettent les premières 2 mois avant. S'ensuivent ensuite les maisons qui se transforment peu à peu en manoirs hantés, cadavres aux fenêtres et zombies dans les jardinets. Les citrouilles envahissent bien évidemment les étales et les vitrines. Et dans tout ça, quand on vous demande si c'est votre premier Halloween, vous répondez gentiment : "Bah en France, Halloween c'est pas vraiment une fête qu'on célèbre. C'est surtout une occasion pour les post-ados des banlieues qui crèvent de faim de récupérer un peu de bonbons et de détériorer quelques voitures ou fenêtres". Vous vous attirez tout de suite les faveurs du questionneur. "Tu vas voir, c'est cool!".

Et d'un coup, vous vous retrouvez embarqué dans les préparatifs de la soirée d'Halloween à laquelle vous allez assister. Découpage de citrouille (on tente d'impressionner et d'innover, alors on se lance dans une découpage en hommage à Bob L'éponge. Résultat douteux). Cuisine à la citrouille (tarte, soupe, biscuits, chips, graines de citrouilles au gros sel, tout y passe. On célèbre la citrouille comme on célèbre la pomme, pour vous dire...). Pour qu'au final, vous vous rendiez compte que la citrouille n'a pas réellement de goût...

Pumpkin Bob

Le jour venu (enfin le 28 octobre au soir parce qu'on va pas fêter Halloween un lundi soir, voyons!), tout le monde met son costume de lumière et sort célébrer les morts. Au palmarès des costumes hors du commun les plus vus cette année, Amy Winehouse en tête suivie de très près par Charlie de "Où est Charlie?". Quelques Schtroumpfs et des Lady Gaga. Et même un gang de cupcakes. La ville entière est déguisée et c'est assez impressionnant de voir le nombre de gens qui assurent le show et jouent le jeu. Alors imaginez une boîte de nuit pleine à craquer de gens déguisés. Magique. Des déguisements farfelus. Des maquillages vraiment sublimes et tout ce peuple qui danse. En résumé, un vrai Halloween! Et on continue la soirée avec les collègues du travail chez un d'eux pour rentrer dormir sur les coups de 4h30.


Mais s'il n'y avait que ça. Une soirée ne suffit pas pour apprécier Halloween. La fête s'invite aussi au travail où il faut venir déguisé (c'est pas une obligation mais pourquoi se priver de s'amuser un peu?!). Et cela jusqu'au 31 octobre. Et c'est la nuit venue que la fête d'Halloween se termine, tous les enfants dans la rue partis à la recherche de sucreries. Des mini-monstres et mini princesses accompagnés de leur parents. Un joli tableau nord-américain. Petit point négatif : Halloween c'est un peu comme les jours fériés de mai en France sauf qu'ici, le 1er novembre n'est pas férié. Triste, non?

La magie des lanternes au jardin botanique.

 Chaque année, la Chine s'invite et investit pendant un peu plus d'un mois le jardin botanique de Montréal. Un très joli spectacle de lanternes.


 



Tradition et Modernité.

24.10.11

Jour 114.

Les zombies ont envahi la ville! Une vague de monstres sanguinolents a déferlé dans les rues de Montréal. Les journaux télé ont relayé l’information et les rues sont devenues chaotiques. Les personnes encore vivantes ont assistés impuissantes au retour à la vie de milliers de cadavres. L'horreur régnait.

Malheureusement, moi je travaillais. J'avais même pas Poney. Je travaillais. C'est pire. Mais j'ai assisté à cette marche de morts-vivant derrière mon bar. A travers les baies vitrées. Il s'agissait de la Zombie Walk de Montréal. Un grand rassemblement d'adeptes de films d'horreurs qui se sont, pour l'occasion, déguisés et surtout maquillés. Du vrai spectacle assez effrayant. Et à 18h, le rendez-vous était donné au Club Soda, salle de concert où étaient diffusés toute la soirée une succession de courts-métrages de zombie et de choses trash. Du pur divertissement pour fan de trucs dégoutant. Avec en prime, la possibilité de voir les meilleurs costumes de la marche. Et constater qu'on ne rigole pas avec son costume de zombie.

Concours du meilleur costume.

Yohane et son ami le Papa Noël.

Geneviève était aussi de la partie.

Jour 113.

Rêver d'aventures et découvrir le monde qui m'entoure. Voilà pourquoi je suis venu ici. Peut-être sur un coup de tête. Peut-être sans réfléchir. Mais j'y suis et je compte bien en profiter. Pour la peine, le caribou que je suis s'exilera aux États-Unis pendant 2 semaines début janvier.

- Première étape (la plus importante) : San Francisco (CA), en duo avec Isabell. La ville et ses alentours, Sacramento, le lac Tahoe d'une extrême beauté et le parc national de Yosemite pour revenir à SF.

- Deuxième étape : Los Angeles (CA) en solo. 2 jours pour découvrir la ville, ça va être court.

- Troisième étape : Denver (CO) pour rejoindre mon ami Jeff. Après 3 ans de chat sur internet, il serait peut-être temps de se rencontrer.

Rentrer directement à Montréal? Rentrer par Toronto? Je ne sais pas encore mais avec l'idée de partir en Nouvelle-Orléans (LA) avec Yohane pour les vacances de Pâques, il est indéniable que l'année 2012 sera placée sous le signe du voyage. Tant mieux, j'ai commencé à me préparer pour !


17.10.11

Jour 104.

Célébrer la pomme, c'est assez conceptuel mais c'est possible. Comment faire? C'est plutôt simple :

- On commence par se lever à 7 heures du matin.

Alors il est vrai que c'est assez dur un jour off. Vous avez enchainé les services et malgré votre jour off de la veille, vous n'avez pas vraiment récupéré. Mais ne vous inquiétez pas, la pomme se moque de savoir que vous ressemblez à un cadavre revenu à la vie. La pomme vous aime tel que vous êtes. On se dirige donc vers le métro, direction le centre ville pour louer une voiture. La pomme se savoure à plusieurs. Avec de gentilles collègues de travail françaises par exemple. A 3, comptez, avec l'essence, environ 20$CA par personne. Autant vous dire que la pomme ne coûte pas très cher en transport.

- Ensuite on roule pendant à peu près 40 minutes pour arriver dans une petite ville au doux nom de Rougemont.



Vous vous demanderez pourquoi ce nom. Question en somme accessoire. Mais intéressante. Et vous aurez la réponse en arrivant sur place. Le cadre est magique. Le véritable Canada. La montagne que vous distinguez au loin est recouverte d'arbres aux couleurs de l'automne. Le rouge surplombe tout le décor. Et au milieu de tout cela se trouve une Abbaye. Première étape de votre journée en hommage à la pomme. Il s'agit en fait d'un verger où vous pourrez cueillir plusieurs sortes de pommes, pour la modique somme de 10$CA le sac plastique de 10kg. Tel un pelerinage, vous déambulerez dans les allées, à la recherche des dernières pommes de la saison. La pomme se fait rare début octobre. Des échelles seront là pour vous aider. Ça vous rappellera la maison de campagne de vos grands parents. Vous vous surprendrez même à courir comme un enfant. L'air pur. Vous croquerez toutes les pommes que vous croiserez. La nature goûte bon et la pomme se savoure à l'état brut. Mais attention à l'excès. La pomme laxative un peu. Un chouïa.



- Et puis dans la lancée, on ne s'arrête pas là et on part direction la cidrerie la plus proche.


 Enfin celle indiquée dans le fascicule sur la province qui dit "visite et dégustation". La pomme se goûte aussi gratuitement. Vous apprendrez à confectionner du cidre (rien de plus simple, croyez moi...........) et vous vous frotterez les mains, la dégustation venue. Cidre pétillant. Cidre mousseux. Cidre tranquille (qui s'apparente à du vin. De pommes.). A ce moment là, vous vous sentirez un peu fébrile. Tâchez de ne pas rire trop fort tout de même. Puis enfin, cidre de glace et liqueur de pomme. Quoi de mieux pour célébrer le fruit défendu que de lui porter un toast. Avec modération. Préparez quand même un peu de monnaie parce que la pomme se savoure aussi chez soi et devant tant de bouteilles, vous allez avoir du mal à vous retenir. Au passage, le cidre de glace, spécialité québecoise est un petit délice.

- Et si on allait manger pour tenter de décuver un peu tout cet alcool ? D'accord mais uniquement s'il y a en dessert, de la tarte aux pommes caramélisées ! Mais après tout ça, une pause s'impose. On met de côté la célébration, le temps de visiter le petit patelin. Et d'acheter des savons. Pourquoi pas. Et des gâteaux aux pommes. La pause n'aura finalement pas duré longtemps. La pomme vous possède. A un tel point que vous serez contents de vous retrouver l'arrière train posé sur les sièges de votre voiture. Car la journée champêtre est (enfin) terminée. Vous serez ravis mais épuisés. Et il faut rentrer, votre véhicule regorgeant de pommes dans tous les sens.

- Mais on ne célèbre pas la pomme sans lui rendre un dernier hommage autour d'un repas en compagnie d'amis. Et c'est aussi une bonne occasion pour fêter Thanksgiving. En retard mais personne ne vous en voudra pour 3 petits jours. Vous rentrerez de votre journée sur les rotules mais vous repartirez de sitôt faire des courses car vous avez bien évidemment prévu de servir en dessert à vos convives... une tarte aux pommes. Quelle surprise! Vous passerez une charmante soirée. Vos tartes faites avec amour et aux allures d'American Pie seront saluées et vous irez vous coucher d'épuisement. Attention quand même de ne pas tomber les pommes...


(Cette blague de fin est sponsorisée par les gels douche Le Petit Marseillais.)

P.S : S'il y a des gens qui sont intéressés, il me reste encore 8 kilos de pommes dans ma cuisine. La pomme s'offre aussi.

P.S 2 : Vu qu'on parle de pommes, petite pensée pour Steve Jobs. Encore une. La dernière. Promis.

14.10.11

Quelques mots.

Le bonheur, c'est comme remonter une rue,
Un café au lait à la main,
A la fin de sa journée.
C'est se balader à vélo dans un parc,
Se sentir comme un ange qui vole
Vite, que rien n'arrête.
C'est se mettre à pleurer en public,
Car vous entendez une douce musique
Un air qui vous parle.
Le bonheur, c'est finalement se sentir libre,
Pas chez soi, mais pas perdu.
Pas rêveur mais pas sur Terre.
Pas ici et pas ailleurs.
Le bonheur.

11.10.11

Jour 103.

Quand vous partez à l'étranger, il y a une notion qui revient régulièrement. La famille. "Ma famille me manque". C'est immanquable. Cette phrase, vous l'entendrez souvent. Vous rappelant que vous en avez une aussi. Une qui se trouve à des milliers de kilomètres. Une phrase qui a tendance à plus vous déprimer que vous réconforter.

Dans ce cas là, pour palier la distance, chaque personne va avoir le même réflexe : se recréer une famille. Tout est propice à s'en créer une. Pour preuve, dans ma situation, il m'est déjà possible d'identifier 3 familles différentes auxquelles j'appartiens. Je ne pourrais cependant pas vous dire quel rôle je joue dans chacune d'elle (probablement le fils un peu dérangé et rigolo. Enfin le même rôle que dans ma vraie famille. Le karma.).

Il y a tout d'abord la famille la plus proche, celle qui correspond à la définition propre et stricte du terme : les personnes avec qui vous vivez. Mes colocataires dans mon cas. Bien évidemment, partager le même papier toilette et les tâches ménagères, ça crée des liens. Alors vous tâchez de les entretenir. Vous vous levez quand vous entendez l'un d'eux rentrer. Proposez d'aller boire un verre, voir un concert. Tenez, justement, c'était Thanksgiving il y a 2 jours. Alors on organise un dîner "à la maison" demain. Dinde... enfin poulet. Pommes de terre. Courges. Sauce aux airelles. Je pense qu'on va se régaler. En compagnie de deux-trois amis supplémentaires, on fêtera l'Action de Grâce. Comme une véritable petite famille, finalement. Une famille dans laquelle vous avez un peu atterri par hasard.

Viennent ensuite les amis qui représentent votre famille de cœur. Vous passez votre temps libre avec. Vous partagez les bons et les mauvais moments. Surtout les bons en fait. Enfin on essaye de limiter les mauvais. Cette famille est celle qui vous console le plus car vous vivez vos aventures et expériences avec elle. Elle vit ce que vous vivez. L'assimilation est telle que vous vous reposez presque entièrement sur celle-ci. Vous en avez besoin et pourtant, il peut vous arriver de ne plus en vouloir. Comme votre véritable famille. Qui n'en a jamais eu marre de sa propre famille? Cette famille est en résumé, votre pilier. Votre base. C'est elle qui vous a accueilli. Parallèlement, cette famille-ci vous rappelle vos amis laissés dans votre pays d'origine. Vos parents vous manquent. Maintenant vos amis vous manquent. Si vous continuez dans cet état d'esprit, vous ne passerez jamais l'hiver entier. Mais que voulez-vous, c'est humain de se souvenir. Mais heureusement que cette famille de cœur est là. Une famille dans laquelle vous vous sentez bien, en sécurité.

Mais si on part du principe qu'une famille est symbolisée par un regroupement de personnes liées par un ou plusieurs points communs, des milliers de possibilités s'offrent à vous. Et vous avez la surprise d'en voir une se former au sein de votre travail. Vous savez, le fameux job que vous avez obtenu en à peine 20 minutes. Celui où vous travaillez depuis 1 mois. Plus le temps passe, et plus vous vous rapprochez de vos collègues. Comme pour le papier toilette. Mais là, on parle de machine à café et de clients désagréables. C'est en somme la même chose. Et puis un jour, vous vous rendez compte que ces personnes, celles avec qui vous travaillez, vous ont intégré au sein de leur groupe. Ce n'est pas encore total mais la machine est lancée. Facebook en est la première étape. On vous apprécie. Vous en êtes désormais conscient et ça fait quand même énormément plaisir. Vous qui pensiez que la différence de culture vous empêcherait de vous lier d'amitié avec des locaux. On vous a même trouvé un surnom, c'est pour dire. Il y a certes certaines personnes que vous appréciez plus que d'autres, mais vous vous dites que c'est la même que votre cousin Jean-Roger, que vous voyez à Noël, tous les 4 ans et encore, quand il n'a pas poney avec la demi-soeur de la tante par alliance de celui-ci. Mais le plus important c'est qu'au fond, tout cela vous plait. Une famille dans laquelle vous œuvrez et que vous appréciez le temps qu'elle dure.

Et puis tout en écrivant ces lignes, j'apprends qu'un de mes amis, connu via Twitter, est dans une passe difficile. Peine de cœur. Je fais de mon mieux pour le consoler, lui expliquant que nous, twitteux, sommes tous derrière lui. Et je me rends compte que finalement, Twitter aussi est une famille. Virtuelle au premier abord. Comprenant de nombreuses personnes qui communiquent entre elles, qui se serrent les coudes pendant les coups durs et qui discutent du beau temps, de la mort d'untel ou de la sortie du dernière album d'unetelle. Des points communs. Vous n'avez pas rencontré la totalité de ces personnes et pourtant vous partagez et avez de l'empathie pour eux. Vous vous l'êtes créée et vous lui racontez tout. Une famille que vous avez créée à votre image.

Alors le jour où vous vous sentirez seul, regardez autour de vous. Il y aura toujours un petit coin de ciel bleu, toujours quelqu'un pour vous tendre la main. Même à l'autre bout du monde.

Jour 101.

Retour en centre ville. Cela faisait des lustres que je n'y étais pas retourné. Une bouffée d'air pollué, de buildings et de boutiques. La vie, en somme. Avec son petit lot de surprises. Il devait y avoir un regroupement de vieilles voitures. Je ne vois que cette explication.

R.I.P Steve Jobs.



Les première couleurs d'automne.



26.9.11

Jour 88.

Joyeux Anniversaire moi-même. 25 printemps comme ils disent.

Comme il est convenu pour ce genre d'événement, j'ai eu droit à une pléiade de messages Facebook, SMS et autres coups de téléphone de ma famille et amis. Étrange comment on a l'impression que chaque année il y en a toujours plus ! Mais cette année, la différence était le décalage horaire. Parce que oui, avec 6 heures de moins qu'en temps normal, vous souhaiter un joyeux anniversaire à l'oral relève du parcours du combattant

- Premier coup de téléphone : ma mère. Il était 4h du matin. Je dormais.
- Deuxième coup de téléphone : mon frère. Il était 6h du matin. Je dormais. Encore. Enfin, je me suis réveillé. Pour éteindre mon téléphone...
- Troisième coup de téléphone : ma mère. Il était 11h30. Je travaillais. Frustré de sentir mon téléphone sonner dans ma poche.

Finalement, quand j'ai enfin réussi à avoir mes parents au téléphone, j'ai appris que ça leur faisait bizarre de fêter mon anniversaire sans moi. A eux. Ça leur faisait bizarre, à eux. Et moi alors, qu'est ce que je devrais dire ? Moi aussi, ça me fait bizarre.

Du plus loin que je m'en souvienne, mon anniversaire est toujours tombé à de mauvais moments. Pendant plusieurs années, j'accumulais les week-ends où mes parents avaient des compétitions de golf. Sinon ça tombait en semaine où bien évidemment il était difficile d'organiser un dîner de famille. Mais ça, c'est pareil pour tout le monde. Enfin je crois. Et cette année, j'innove et je passe mon premier anniversaire à 5500km de tout le monde. Seul. Enfin pas vraiment. Mes amies allemandes I., F. et K. sont venues me voir à l'appartement. Une superbe écharpe American Apparel dans un sac, une tarte aux pommes et une carte de M. parti il y a 2 semaines. Une bonne petite soirée pour me faire oublier que je suis loin de tout le monde en ce jour de celebration.


Mais finalement, je me dis que ce n'est pas très grave. Finalement, 25 ans, ce n'est pas si différent de 24. Finalement, mon plus beau cadeau d'anniversaire c'est peut-être d'être où je suis en ce moment. C'est peut-être de me dire que j'ai réussi à accomplir ce que je voulais faire. Finalement. On verra l'année prochaine pour commencer à déprimer et se dire que c'est le début de la fin.


25.9.11

Jour 87.

Après 2 semaines de silence, je tiens à rassurer tout le monde sur mon état : je suis toujours vivant et je vais bien !

2 semaines, cela correspondant précisément au début de ma nouvelle carrière dans la restaurant. Je plaisante quand je parle de carrière. Bien évidemment......... J'ai donc commencé le job que j'avais obtenu en 20 minutes top chrono. Pas de contrat ici. Il s'agit presque d'un accord oral : tu viens, on te paye. Payé à peu près au smic horaire local + 4% du chiffre du service en pourboire. Par rapport au poste, rien de "bien compliqué": préparer les boissons, dresser les desserts et faire les commandes à emporter. Dis comme ça, cela peut paraître facile. Mais la formation de 3 jours n'est pas superflue, tant il y a de boissons différentes. Les cafés, les chocolats, les milkshakes, les smoothies et je ne vous parle pas des chocolats et des cafés alcoolisés. Le tout étant répertorié dans un classeur d'une cinquantaine de pages plastifiées. Le mot d'ordre : si tu as un doute, regarde dans le classeur car tout y est expliqué. Deuxième mot d'ordre : si tu as toujours un doute, demande, mais c'est quand même mieux si tu te démerde tout seul. Je plaisante. Encore.

Le problème avec le classeur, c'est que tu n'as pas forcément le temps de le regarder quand on te balance ta commande :

" 2 americano
+ 1 petit café au lait
+ 1 brownie fleur de sel
+ 1 smoothie choco-fruit banane
+ 1 medley nappé caramel glace noisette."

Quand on voit une commande comme celle-ci et que c'est notre premier voire deuxième jour, on se crispe. Pire, on se fige et on se dit qu'on y arrivera jamais. Parce qu'il faut quand même apprendre les mesures, le but étant de ne plus ouvrir le classeur. Alors on pratique. On lit le classeur et on repratique. On essaye de se créer des moyens mnémotechnique.

- le chocolat liégeois : liégois = lait = décoration lait + chocolat chaud noir + boule de glace
- le chocolat viennois : viennois = noir = décoration noir + chocolat chaud lait + crème fouétée.

Et aujourd'hui, au bout de 2 semaines, je pense être capable de faire une grosse partie des boissons et la totalités des desserts. Je peux aussi dire que je suis très capable de finir les restes! Parce que même en respectant les doses, c'est fou tout ce qu'on garde sur les bras. Et ce serait vraiment dommage de jeter, n'est-ce pas ?

En 2 semaines, j'ai vécu différents services. Journée. Soir. Week-end ou semaine. Bien évidemment, les services ou shifts de soir de week-end sont plus intenses et plus longs. Et je peux vous dire que par intense, j'entends vraiment intense. Le restaurant fermant en théorie à minuit le vendredi et samedi soir, il accueille en fait des clients jusqu'à minuit. Rajoutez à cela le temps de faire leurs commandes, le temps qu'eux, discutent, se racontent des blagues pendant que vous, vous êtes exténués, vous faites le ménage avec une énorme envie de rentrer et vous voyez votre shift se terminer à 2 heures du matin. Dans ces moments-là, vous vous demandez vraiment ce que vous foutez là. Mais au final, le travail est sympa. L'énergie des services de soir est assez prenante. Mais c'est surtout le reste de l'équipe qui rend la tâche moine ardue. Comme une petite famille dans le même bateau. J'ai même eu la chance de me trouver une coéquipière de galère anglophone avec qui je perfectionne mon anglais à chaque fois que nous travaillons ensemble. Plus les nombreux clients étrangers que nous avons. Une vraie bonne façon de pratiquer mon anglais. J'adore.

Et en 2 semaines, j'ai surtout eu mon premier virement bancaire sur mon compte québécois. Petite joie d'aller retirer de l'argent avec ma merveilleuse carte de débit. Moins petite joie quand le retrait de 225$CA pour finir de payer le loyer du mois correspond à 95% de la première paye. Heureusement, les tips reçus presque tous les jours me permettent en fait de payer mes petites dépenses sans avoir à utiliser mes cartes de crédit/débit. Le système fonctionne plutôt bien en fait. Enfin, me convient plutôt bien devrais-je dire. Aurais-je trouvé la solution à mes problèmes d'achats compulsifs ? J'ai quand même encore des doutes là dessus...

15.9.11

Jour 77.

Venir vivre dans un pays étranger, seul, est un risque. Un risque de ne pas aimer. Un risque de déconner. Un risque de s'oublier. Mais c'est aussi un risque de perdre des gens. Un risque auquel on ne pense pas assez.

En un an vous allez forcément rencontrer des gens. Des personnes qui vont au fur et à mesure devenir vos amis. Votre soutien. Votre "famille". Des gens avec qui vous allez tout partager, les bons comme les mauvais moments. A chaque nouvelle étape, ils sont là pour vous aider à avancer. Ils représentent une partie de votre voyage. Mais étant de passage, vous ne pensez jamais que d'autres, eux aussi, le sont tout autant. Vous profitez de ces instants. Les journées se suivent mais vous oubliez l'inévitable : un jour, certaines personnes de votre "famille", des amis qui vous sont chers, vont devoir partir. Retourner à leurs anciennes vies où foyer, amis et amours les attendent. Tout simplement vous laisser. Et vous faites face au risque. Ce risque dont vous n'aviez pas idée, vous revient en pleine figure. Mais à cette étape, ce n'est plus un risque. En effet, vous ne pouvez plus rien faire. Vous ne pouvez pas intervenir. Vous êtes impuissant et vous subissez cette situation. Alors bien sûr, vous faites bonne figure en échangeant des "on se reverra". Oui, vous allez vous revoir. Vous allez tout faire pour. Mais en attendant, vous vous sentez comme brisé. Déjà fragilisé du fait que vous êtes loin de tout, le moindre départ ébranle tout ce que vous avez essayé de construire. Un(e) simple ami(e) peut faire de grands ravages. Et vous vous demandez comment va se passer l'"après départ". Par chance, vous avez trouvé un emploi qui va vous permettre de vous concentrer, de vous changer les idées. Vous vous dites que vous vous focaliserez sur ça pour éviter de trop penser. Enfin, vous savez pertinemment que ça ne fera que masquer le problème.

Mais le plus dur sera de faire face à ce que vous ressentez. Troublant. Vous serez partagé entre un sentiment de joie, de jalousie, de tristesse et de colère. Joie pour votre ami(e) qui retrouvera ses proches, toutes ces personnes qui lui ont manquées pendant un an. Jalousie envers ces dernières qui vont avoir la chance de profiter de cet(te) ami(e) qui vous est cher(e). La perte engendrera évidement de la tristesse et la colère de ne pouvoir rien faire se fera sentir. Gérer tant d'émotions d'un coup est assez dérangeant. Vous n'êtes pas égoïste. Simplement humain. "On se rend compte de l'importance d'une chose quand lorsqu'on la perd". Ce risque en pleine figure.

En y réfléchissant, la vie n'est qu'un risque. A tout moment, vous prenez des risques. Mais comme ils disent, "c'est ce qui rend la vie intéressante!". Oui. Pour peu qu'on y soit préparé.

                                                                                            --------------------------------

Mon ami M. part demain et j'ai beaucoup de mal à le vivre. Un mois que je le connais et j'ai l'impression que cela fait des années. Il y a tellement de choses qu'il faudrait que je vous raconte : mes débuts de nouveau salarié québécois, ce cours de danse Ragga-Dancehall avec Y. mais je ne pense qu'à demain. Tout le temps. Ces aurevoirs à l'aéroport. Ces coups de fil qu'on ne passera plus. Ces rires qui ne se feront plus entendre. Un ami que je vais devoir laisser partir. Avec une impression de déjà vu. Cette sensation que la distance m'a rendu plus émotif. Je déteste ça.

12.9.11

Jour 73.

"Qu'est ce que tu fais demain après-midi ? Comme je sais que tu as un blog et qu'il faut l'enrichir, je te propose d'aller voir un match de l'Impact, l'équipe de soccer de Montréal...". Voilà comment on m'avait présenté la chose.

Direction donc le Stade Saputo (marque de fromage. Pas de jeux de mots, s'il vous plait) pour le match Impact de Montréal VS Caroline RailHawks. Pour ceux qui ne le savent pas, je n'ai jamais été un fan de football. Enfin de soccer. Oui ici, on dit soccer. Football, c'est football américain. Bref. Les seules fois où j'ai dû regarder un match à la télévision, c'était lors des coupes du monde et autres grands événements pendant lesquels je m'affairais plus à déguster ma pizza et finir mon cocktail qu'à suivre le match lui-même. C'est donc plein de curiosité que je m'installe dans les gradins. Et vous vous en doutez, pendant 1h30, nous avons regardé les deux équipes courir après un ballon. Enfin le but du jeu. Mais contrairement à ce qu'on peut voir pendant les match en France, les match ici sont calmes. Une occasion de sortir en famille. On y mange. On y boit. On supporte son équipe et on se lève en silence au moment des hymnes nationaux. Petite particularité : le groupe des Ultra, espèce de gang de supporters, armés de tambours et de voix pour encourager corps et âme leur équipe favorite.


En revanche, les équipes, elles, ont l'air beaucoup plus virulentes. On a pu assister à quelques prises de becs entre joueurs. Histoire d'agrémenter le match en manque de rythme. L'équipe de Montréal aura finalement marqué un but. J'aurais finalement passé un agréable moment plus à discuter qu'à regarder le match. Je ne suis finalement pas encore prêt à devenir fan de football.


8.9.11

Jour 70.

- "Bonjour. J'aimerais savoir si à tout hasard, vous embauchiez du personnel?"
- "Oui. Asseyez-vous, je vais aller chercher la gérante."

5 minutes plus tard.

- "Bonjour. Jonathan."
- "Bonjour. Eleonor."

[...]

- "Quel est la chose sur laquelle tu vas devoir travailler ? Ton défaut ?
- "Hummm... J'ai envie de dire que je suis français. Et que donc j'ai un peu de mal parfois à comprendre le québécois. Mais bon, cela fait 10 minutes qu'on discute ensemble et j'ai tout compris!"
(Sourires).

[...]

- "Et tu as postulé ailleurs?"
- "Oui. Quelques CV et là je reviens d'un entretien chez Second Cup."
- "Ok. Bah arrête de chercher, c'est bon, je te prends. Mais je ne sais pas quand est-ce que tu commenceras. Je t’appellerais cette fin de semaine pour te donner le jour et l'horaire de ton training la semaine prochaine."

... Ou comment trouver un emploi en 20 minutes. Chez Juliette & Chocolat. Miam. C'est aussi Montréal.

Jour 69.

Quand on part vivre à l'étranger, il y a des étapes qu'on ne peut éviter. Obtenir son numéro de sécurité sociale. Ouvrir une ligne téléphone. Ouvrir un compte en banque. Et dans chaque cas, il faut s'adapter et comprendre les rouages et le fonctionnement.

Dans le cas du compte en banque, il faut dans un premier temps prendre rendez-vous. Oui c'est à peu près pareil dans tous les pays. Cette étape est encore plus simple quand votre colocataire travaille dans la dite banque. En fait, cette colocataire est la raison de votre inscription dans cette dite banque plutôt quand dans une autre. Bah oui, pourquoi s'embêter à chercher une banque quand à 3 mètres de sa chambre, on a une banquière à disposition.

Rendez-vous pris. 16h. On tâche quand même d'arriver à l'heure, voire un peu en avance. 15h58 c'est parfait. On est accueilli par une charmante demoiselle (elle est quand même merveilleuse cette colocataire...) qui nous indique de prendre l'ascenseur et d'attendre dans la salle d'attente du 2ème étage. Après 5 minutes d'attente, on rencontre enfin sa conseillère et on a la surprise de voir une demoiselle fraiche, dynamique et à 100 000 lieux du cliché du banquier aigri, barbu avec 30cm de bouée qui dépasse de tous les côtés. Et c'est là que la magie québécois opère. On se vouvoie pour le protocole mais on discute. La conseillère souhaite connaître son client. Le "quoi?", le "pourquoi?" et le "comment?". Ouvrir un compte en soi n'est pas des plus compliqués. Remplir des cases sur l'écran avec toutes les informations. Mais le côté humain est mis en avant. On se laisse même aller. On voit que le courant passe avec mademoiselle et on rigole. On écoute les anecdotes de cette dernière, on rit et on se dit dans notre tête "ce serait vraiment sympa de l'inviter boire un verre à l'appartement!". Mais ce ne serait pas très professionnel. Alors on se tait.

Au fil de la conversation, on pose des questions et on commence à cerner les différences entre le système bancaire français et canadien. Ici, en tant que nouvel arrivant, vous ne pourrez bénéficier d'une carte de crédit. Seule la carte de débit vous sera proposée. Comprenez "Mobicarte de la banque" soit pas d'argent = pas possible de l'utiliser. Plusieurs "forfaits" existent. Le premier, de base, vous accorde 15 transactions par mois (retrait, paiement, etc...). Au delà, la transaction coûte 0,65$CA. En tant qu'acheteur fréquent, heureusement que je ne paye pas de frais en utilisant ma carte française. Dieu merci. Cependant, je paye la conversion. On comprend donc mieux le système de "cash-back" qui vous permet de retirer de l'argent à la caisse quand vous faites vos courses. Vous augmentez la note et obtenez la différence en cash. En soit c'est pratique mais vous conviendrez que ce besoin de tout taxer devient vite un fléau. Les cartes de crédit, elles, fonctionnent sur un système particulier. Même si vous avez de l'argent sur votre compte, chaque transaction que vous effectuez avec votre carte de crédit correspond à de l'argent que la banque vous prête. A vous ensuite de régler dans un délai d'un mois vos transactions, sur internet par exemple. Imaginez qu'il existe un compte fictif qu'il vous faut remplir tous les mois du montant de la somme de vos dépenses. Vous rendez ainsi l'argent que la banque vous a prêté. Expliqué comme cela, ça peut paraître étrange et sorti d'un film futuriste mais en attendant un scénariste qui changement le script, on est bien obligé de faire avec et de s'adapter (magnifique métaphore, je suis assez fier).

Le grand avantage (enfin cela dépend de comment on le voit) de l'ouverture d'un compte au Canada, c'est qu'à la fin de votre entretien avec la conseillère, vous obtenez une carte de débit temporaire. Elle est passée dans la machine, vous avez choisi vous-même les chiffres de votre code PIN. Elle est fonctionnelle, jusqu'à l'obtention de votre carte définitive par courrier. En revanche, vous vous rendez compte que vous n'avez pas d'argent dessus et qu'il vous en coûtera 15$CA pour recevoir de l'argent étranger sur votre compte canadien. Je parlais d'un fléau, non?

6.9.11

Vente trottoir sur l'avenue Mont-Royale.

Jours 62 - 65

Quand on a la possibilité de voyager à travers un pays aussi vaste que le Canada, on ne se prive pas. Manquerait plus que ça! Et vu ce que ce dernier a à offrir, chaque déplacement, billet de bus ou kilomètre en voiture se transforme en réelle aventure. Pour notre plaisir.

Alors quand j'ai décidé de quitter Montréal quelques jours pour aller visiter Toronto, je ne vous explique pas mon enthousiasme. Bon d'accord, il n'était pas très palpable le mercredi matin, quand il a fallu que je me lève à 7h30. Ça allait un peu mieux dans le bus mais ce n'était pas encore tout à fait ça. Il faut quand même savoir s'occuper pendant 6h30. Mais dès les premiers aperçus de la ville, au loin, ce fameux enthousiasme revient. Et il ne cesse de grandir au fur et à mesure qu'on s'approche de la cité ontarienne. Dès la descente du bus, on se retrouve directement plongé au cœur de la ville. Des gratte-ciels à perte de vue. Tout est grand. Peuplé. Magique. Tellement magique que je ne veux pas perdre une seule seconde. Il est 16H45 et je dois rejoindre mon amie Laura vers 18H30. Copine d'école supérieur, elle m'héberge gentiment pour 3 nuits et vit avec son chéri, Kevin, tout à l'est de la ville, à 5 minutes des plages de Toronto. Car oui, pour ceux qui ne le savaient pas : il y a des plages à Toronto. Des vraies, avec du sable, de l'eau (le Lac Ontario), les gens qui courent et tout le reste. Des plages. Avant donc de découvrir ces fameuses plages, je m'engouffre dans les rues de ce paradis urbain. Et là, je la vois. Impossible de la rater. Tellement belle. Magnifique. Je veux la voir de plus près. Érigée tel un symbole. Un repère. Je veux bien sûr parler de la CN Tower. (Encore plus belle de nuit).


Je savoure chaque rue, chaque immeuble que je vois, malgré mon sac de 15 kilos sur le dos et une température extérieure très accueillante. L'hôtel de ville. La gare centrale. Les immeubles modernes côtoient des bâtiments anciens. De véritables châteaux, symboles des influences anglaises et françaises. Arrivé sur Queen Street (la plus grande rue de la ville, qui coupe d'est en ouest), je me dirige vers l'est pour aller aux plages. Dans un élan de motivation hors du commun, je décide de le faire à pieds. Erreur. Il m'aura fallu presque 2 heures pour arriver chez Laura. Toujours avec le sac de 15 kilos sur le dos (pour rappel). Mais au moins, cela m'aura permis de découvrir quelques quartiers de la ville, l'east-Toronto étant surtout résidentiel. De nombreuses boutiques occupent les trottoirs de la rue et il est marrant de voir les différents quartiers traversés. Du centre d'affaire à un quartier plus pauvre, suivis de quelques blocs plus fashion et hype puis une petite ville dans la ville pour arriver au quartier des plages qui ressemble à s'y méprendre à un centre de balnéothérapie normand. J'arrive chez Laura exténué mais ravi d'avoir finalement pris cette décision. La journée se terminera sur la plage, de nuit, en compagnie de Laura et Kevin. Sensation très agréable d'être les pieds dans le sable alors qu'on aperçoit au loin la CN Tower.

Deuxième journée et je ne perds pas de temps. REN-TA-BI-LI-TE! Je quitte l'appartement vers 11h30 et je me dirige vers le nord pour découvrir Little India. Et je découvre que la ville est réellement immense. Je me perds un peu dans les grandes rues quand soudain la pluie pointe son nez. Mais c'est pas ça qui va m'arrêter. J'aurais pu continuer ma route en transports en commun mais ne connaissant pas les lignes de bus, je ne préfère pas prendre le risque. Quant au métro ? Autant vous dire que la RATP m'a manqué. Il s'agit du réseau de transport souterrain le plus mal fichu que je connaisse (même Rennes à côté, c'est New York). Il existe 3 lignes, placées à des endroits très peu pratiques alors qu'en centre ville, les stations sont concentrées. Pour exemple, de l'appartement jusqu'au métro Woodbine (le plus proche), il vous faudra 25 minutes de marche à pieds.


Pour se déplacer, le torontois préfère plutôt utiliser le Street Car (comprenez Tramway). Tout un réseau de voies parcourt la ville et rend les déplacements d'est en ouest plus facile. (les déplacements nord - sud sont en général effectués par les bus). Cela a son charme. Un côté San Francisco, si on met de côté la pauvreté des bêtes de courses... Les torontois sont très fiers de leur système de transport. Je crois qu'ils n'ont pas vraiment de références en la matière. J'arrive donc à Little India, sous la pluie et après quelques détours, j'arrive à une station de métro, Donlands. J'achète mon premier ticket de métro, un Day Pass. Enfin je devrais dire un ticket de tombola. Un billet que gratte l'agent et qu'il faut que je présente pour passer. Car oui, à Toronto, on ne valide pas de ticket. On montre les titres de transport aux agents des guichets. Pour peu qu'ils regardent. Sans tickets ou carte, on achète des tokens, des minuscules pièces qui sont l'équivalent de nos tickets de métro, utilisables avec les bus et les tramway. Quand je vous disais que la RATP me manquait.


Je prends donc le métro et je traverse la ville pour aller visiter l'ouest. Le quartier de Bathurst. Kesington Market. Chinatown et Spadina Avenue. Tant de noms de quartiers, plus cosmopolites les uns que les autres. Plus ou moins tendance. Exotiques. Je voyage à l'intérieur de la ville. De retour dans le sud, je continue ma route pour attérir aux pieds de la CN Tower. Le coin est en construction, des grues assemblant ce qui vont être les prochaines tours d'habitation. Je me pose sur un banc, histoire de souffler un peu, contemplant de vieilles locomotives présentées dans ce qui ressemble à un musée. De retour sur la route, j'en profite pour refaire un tour du centre avant d'aller faire un peu de shopping à l'Eaton Center (sorte de grand centre commercial) avec Arnaud, mon ami couchsurfer, de passage aussi en ville (que le monde est petit!). Après 2 heures à flâner dans les magasins, je m'en vais rejoindre Sarah, une autre amie d'école supérieure qui vit ici depuis 2 ans. Quel plaisir de la revoir! Elle me fait visiter son quartier. Au croisement entre Yonge Street, Church Street et Bloor Street. Une espèce de rectangle d'or très vivant, commerçant, surpeuplé, dynamique et englobant le quartier gay de la ville (qui s'étend sur 3 blocs, autant dire très petit). Une longue promenade, du temps rattrapé et un dîner plus tard, je quitte Sarah pour retourner aux plages.

Troisième jour. Je ressens tous les kilomètres parcouru dans les jambes et les épaules. On va donc y aller plus doucement aujourd'hui. De plus, maintenant que je suis familiarisé avec les transports en commun, et plus particulièrement avec les Street Cars, il est plus facile pour moi de me déplacer. Retour au centre ville. Malgré la petite visite de la veille, je décide de re-parcourir Yonge Street et Bloor Street avec au passage un peu de lèche vitrine. Un sentiment de bien-être se fait ressentir. Cela fait du bien un grand bol d'énergie urbaine. Yonge Street, ses musées, ses restaurants et ses maisons de couleurs. Bloor Street et ses boutiques de luxe. Et qu'importe l'endroit où on est, on aperçoit toujours la CN Tower. Je me redirige maintenant vers le centre pour visiter Queen's Park avant d'aller voir l'Université de Toronto. Et là, c'est le choc. L'émerveillement est au maximum. Le campus ne possède que des bâtiments anciens, digne de Poudlard, l'école des sorciers d'Harry Potter.


La pluie m'incite à rentrer m'abriter et la magie continue. Boiseries, lustres et vitraux côtoient salles de classe et étudiant en journée d'intégration. Une sorte de rêve pour tout étudiant. J'avais du mal à quitter l'endroit tellement il était envoûtant. Mais il fallait que je rejoigne Sarah pour une ultime visite. Queen Street West. Et même West Queen Street West (c'est pour dire comment elle est longue). Tout comme à l'est, plusieurs quartiers s'enchainent avec comme mot d'ordre, l'art et la mode. Beaucoup de boutiques, friperies, cafés et salons de thé. C'est le Fashion District. 19h, je dis aurevoir à Sarah car je ne la reverrai pas et je rentre. Ce soir on sort avec Laura et Kevin. Au programme, verre dans un bar avec des amis de Kevin. Une terrasse, du cidre pour moi, et des discussions tout en anglais sur ce qu'est le Canada, le sens de la vie, etc... On change de lieu pour aller danser et on finit dans un appartement près des docks, tout près de la CN Tower. En haut d'une tour, au 21ème étage, vue sur le Lac Ontario et aperçu de nuit des îles de Toronto. La situation est assez irréaliste. Un vrai vendredi soir à Toronto. Et je suis assez fier de moi. Je me surprends à bien parler anglais. A comprendre ce qu'on me dit. Je me surprends à aimer parler anglais. Je me surprends à me dire "Et pourquoi pas Toronto...?".

Retour en taxi. Kevin a beaucoup bu. Et puis il est quand même 4h30 du matin. Le réveil est prévu à 6h45. Nous partons en voiture pour Montréal avec Laura, un de ses collègue et un ami de ce dernier. Mais avant tout, direction Niagara Falls. C'est à 2 heures en voiture alors ce serait dommage de ne pas le faire. Une ville aussi touristique. Une ville aussi fausse. Une vraie fête foraine. Et puis, il y a les chutes. Ce n'est pas que je suis particulièrement adepte de ce genre de sortie mais on reste quand même bouche bée quand on se retrouve en bas d'une chose aussi impressionnante que ces chutes. Toute cette eau. Un spectacle de la nature (en revanche, pas très spectacle Laura et moi dans nos magnifiques ponchos bleu en plastique pour nous protéger des éclaboussures d'eau).


Mais Niagara Falls, aussi connue soit-elle pour ses chutes, est aussi connue pour son casino. A ce stade là, il s'agit en fait d'un centre commercial-casino, temple pour joueurs aguerris (comprenez "il n'y avait bien évidemment que des vieux") et paradis pour joueurs du dimanche comme nous. Quelques tours de roulettes, 2-3 manivelles tirées et nous voilà repartis sur la route. On y aura passé presque 5 heures. Départ vers 16h de Niagara Falls. Arrivée à Montréal sur les coups de 23h30. Un trajet beaucoup plus sympa qu'un aller Montréal-Toronto en bus. On a pu découvrir des petites villes sur le chemin. Petit arrêt courses à Kingston par exemple. Et avec à la fin un énorme plaisir de retrouver la ville québécoise après ces 3 jours de folie. Laura est repartie pour le sud de Montréal, chez un ami tandis que j'ai accueilli nos deux compagnons de route chez moi, faute d'avoir trouvé une auberge de jeunesse. Malgré tout, aujourd'hui, la question se pose. Comme je disais, quand on a la possibilité de voyager à travers un pays aussi vaste que le Canada, on ne se prive pas. Je pourrais donc tout à fait, si je le souhaite, quitter Montréal et aller vivre à Toronto. Vivre cette vie citadine tous les jours. Parler en anglais constamment... Tout autant qu'à Vancouver, en y pensant. Vous voyez ce que je veux dire... Suite au prochain épisode.



30.8.11

Le Canada, un peuple civilisé.


Une des premières choses qui m'a frappé en arrivant à Montréal. Faire la queue pour monter dans le bus. Il en va de même pour l'attendre. Tous alignés.

Jour 60.



Petite visite à l'est de la ville du côté du métro Joliette pour la découverte du quartier Maisonneuve. A l'origine, il s'agissait d'une ville indépendante, riche où s'étaient fondées les groupes bancaires BMO (Banque de Montréal) et Desjardins. Aujourd'hui devenu arrondissement de la ville de Montréal, le quartier a gardé ses bâtiments anciens et luxueux, côtoyant les rues Ontario/Hochelaga, plus populaires voire pauvres.

Village des Valeurs, grande friperie.

La bibliothèque.
Place Gennevilliers Laliberté.


28.8.11

Jour 59.

Montréal, c'est la ville où plein de trucs fous peuvent vous arriver (depuis le temps, vous le savez déjà). Mais quand il vous arrive souvent des trucs hors du commun, on cherche toujours à repousser les limites. Alors on improvise. On innove ! Et quoi de mieux quand on sait qu'un ouragan est sur le point de débarquer dans le coin, que de faire... un barbecue. Et oui! On innove ! Une jolie façon de dire "Bonjour Irène !". Alors bien évidemment, un barbecue sous la pluie se finit forcément en four-cue (à prononcer four-kiou, on est d'accord. J'aurais pu dire ovencue mais il n'y a plus de blague après. Enfin vous voyez). Bref! Du moment que la viande est cuite, qu'elle le soit sur un grill ou dans un four, on s'en moque pas mal. Cela reste toujours un bonne occasion de s'en mettre plein la panse, de discuter et de faire des jeux un peu débiles mais drôlement marrants. Et de s'amuser après avec la vaisselle...

Et puis, en fin d'après-midi, on se dit qu'on ne peut pas terminer la journée comme ça. Malgré la pluie, il faut quand même sortir. Alors on se retrouve embarqué direction L'Escogriffe Café Bar, un bar sur Saint-Denis, pour un concert de punk-rock. Parce que bien sûr, dans la vie de tous les jours, on écoute jamais du punk-rock (je parle du vrai, pas le pseudo rock qui passe à la radio). Mais ce soir, on innove ! On s'équipe avec du papier toilette dans les oreilles parce que ça va envoyer lourd du riff de guitare (on innove toujours) et on se prend vite au jeu. On bouge la tête en "rythme" et puis on se rend compte que c'est pas si mal. On en arriverait presque à aimer. On a donc finalement passé une bonne journée et on se dit que l'innovation, ça a quand même du bon.

27.8.11

Jour 57.

Un IKEA, même au Canada, reste un IKEA. La seule différence : le bus, qui dessert bien évidemment d'autres lieux, est pratiquement réquisitionné par les IKEA-istes au retour. Le gang des sacs bleus.

Jour 56.

Direction le sud de la ville pour une petite virée en bateau avec mes amis allemands Magnus et Isabell. Enfin bateau, c'est comme cela qu'on m'avait vendu la chose. "On va faire du bateau sur le canal Lachine". Comprenez en fait par "bateau", un pédalo 4 places. Mais ce fut finalement un très bon moment. Une heure à rire, profiter du soleil, manger de la pastèque, lutter contre le courant du canal pour rentrer et surtout découvrir un nouveau coin de la ville (C'est actuellement l'endroit le plus éloigné que j'ai vu de la ville).






25.8.11

Jour 56.

L'Homme n'est décidément pas fait pour cogiter, réfléchir et se prendre la tête. Il existe pour profiter de ce qu'il voit, de ce qu'il vit. Je l'ai découvert hier soir quand j'ai pu contempler Montréal de nuit. Un merveilleux tableau qui m'a rappelé la chance que j'avais d'être ici. Je découvre tous les jours de nouvelles choses, je rencontre de nouvelles personnes et ce n'est que le début de mon séjour. Certes, je n'oublie pas les débuts qui ont été difficiles. Les lundis à ne pas vouloir quitter le lit. Les coups de blues. Je pense que j'en aurais d'autres. Parce que les gens me manquent. C'est normal. Mais cette nouvelle vie, cette nouvelle ville est un cadeau. Je tenais à l'écrire comme pour ne pas l'oublier. Me rappeler à moi-même cette chance, et vous dire que tout allait bien. Je voulais au passage remercier tous mes nouveaux amis qui font de ce séjour un énorme plaisir. Deux mois se sont bientôt écoulés depuis mon arrivée et je n'ai pas vu le temps passer. Je pense que c'est plutôt signe, vous ne croyez pas?

Montréal, la nuit.

Vue de l'île Jean Drapeau.
Vue du pont Jacques Cartier.