29.6.11

Introduction

"Je connais quelqu'un qui y est allé et il/elle a adoré ! C'est génial, tu vas voir..."

Qui ne m'a pas dit cette phrase ? Une phrase pleine d'espoir et en même temps, une phrase totalement dégueulasse. 15 mots qui arrivent à créer le doute et le stress en quelques secondes. Je ne l'ai jamais dis mais j'ai détesté toutes les personnes qui m'ont dit cette foutue phrase. 

Demain c'est le grand départ : je pars vivre un an au Canada. Vous vous rendez compte ? Pour certains, c'est un rêve, un fantasme. Pouvoir tout plaquer et aller tenter l'aventure de l'autre côté de l'Atlantique. Pour d'autres, c'est l'inconnu. C'est penser à l'angoisse de refaire sa vie, de réapprendre à vivre, se refaire des habitudes. En fait, partir vivre un an au Canada, c'est un peu les deux à la fois. C'est se dire que la vie va être formidable, qu'on va grandir, rencontrer de nouvelles personnes alors qu'on abandonne derrière soi amis, amour et famille.

"Je connais quelqu'un qui y est allé et il/elle a adoré ! C'est génial, tu vas voir..."

Si on oublie l'aspect administratif et bagagerie, préparer un voyage d'un an c'est surtout se préparer à dire au revoir. Il y a les personnes qu'on ne voit pas souvent, à qui on a pas trop de mal à dire au revoir même si on se dit que c'est dommage de ne pas avoir pris plus de nouvelles. Il y a la famille, qui est là pour te rappeler que ce départ est une bonne chose. C'est simple : la famille est et sera toujours présente pour toi donc le au revoir est pincé au cœur mais optimiste. Puis il y a les personnes avec qui on partage tout : les amis. Dans ce cas là, le au revoir devient plus déchirant car on a conscience de ce qu'on va rater : les rires, les coups de téléphones, les sorties, les conneries, les grands événements. Le temps affaiblit et modifie les amitiés. C'est une vérité et autant ne pas se le cacher. Dire au revoir à des amis, c'est comme s'arracher un bout de chair. C'est pleurer en se demandant plein de pourquoi. Enfin, pour certaines personnes dont je fais partie, il y a le au revoir à la personne qu'on aime. Cette personne avec qui on vient de passer 1 an, qui vous a épaulé, qui vous a dit être fière de vous tout en pleurant votre départ. Cette personne qui vous a dit "je t'aime" et à qui vous avez dit "je t'aime" pour la première fois de votre vie. Le au revoir à la personne qu'on aime est ineffable. Personnel. On choisit la date de séparation. On vit les quelques jours avant le départ comme fautif de ce qui se passe. La personne s'éloigne, la relation plonge dans le non-dit pour ne pas remuer le couteau dans la plaie mais les sentiments restent. On ne pleure plus, on se dessèche. Le plus ironique dans tout ça, c'est que les au revoir sont inévitables. Faut juste s'y préparer.

"Je connais quelqu'un qui y est allé et il/elle a adoré ! C'est génial, tu vas voir..."

Malgré tout, je suis content de partir. Un nouveau monde s'ouvre à moi et il y a un an et demi, quand j'ai pris la décision de faire le grand saut, il s'agissait d'un besoin à satisfaire. Besoin de voir, de découvrir ce monde que je ne connais pas. Direction Montréal. Le grand froid. Les caribous. Une société occidentale comme la nôtre mais totalement différente de la nôtre. Au moins il parle français, c'est un bon point. Plein de projets en tête et d'étoiles dans les yeux. Ce voyage, j'en ai rêvé, j'ai travaillé pour, c'est aujourd'hui un but que je touche enfin du bout des doigts.

Demain c'est le grand départ : je pars vivre un an au Canada. Et grâce à ce blog, je pourrais vous raconter tout ce qui m'arrive. Je vous le montrerais ce monde inconnu. Et puis, vous, bien au chaud en France, vous pourrez finalement dire à vos amis qui y partent :

"Je connais quelqu'un qui y est allé et il a adoré ! C'est génial, tu vas voir..."