29.1.12

Jour 214.

Fin d'une semaine assez chargée.

Lundi/Mardi : 
J'ai refais mon CV à la québécoise. C'est fou ce que c'est compliqué de devoir raconter toute sa vie sur deux pages, le tout, sans photo. Appelez-moi "PVTiste n° 2609JB86FR". Et pour se "récompenser", on va danser la samba pendant une heure, avec Angy, Delphine et Cindy. "Genoux fléchis, le cul en arrière." Je me suis senti méga brésilienne...

Mercredi :
Je me lance dans l'envoi de ces fameux CVs. Je me poste à mon ordinateur, je regarde les annonces, et là, c'est la panique. Mon visage se décompose. La motivation s'envole en un millième de seconde et je sens le sol s'effondrer sous mes pieds. Comment postuler à des offres d'emploi quand on se sent déconnecté du monde qui nous entoure? Trois ans que je n'ai pas fait de graphisme dans un cadre professionnel, tandis que je souhaite me rediriger vers la rédaction. Je me mets dans la tête de mes parents lisant ces quelques lignes et je les entends déjà dire : "Lui, il nous aura tout fait!!". Je me rassure en me disant que c'est de famille...

Jeudi :
Bah, on essaye quand même. On essaye. C'est fou ce qu'une journée peut passer vite. C'est fou ce que la procrastination est facile. Malgré tout, on garde le sourire, direction une autre édition de l'Igloofest avec Angy et Jo. Et rencontre avec A. A., c'est un bout de 24 ans, rencontré jadis sur Twitter, de passage à Montréal pour le travail. Une rencontre. La première. Très interessante. Et on commence la visite avec le Royal Phoenix, bar lesbien dans le Mil End. On y retrouve Blan et deux de ses colocs. La soirée s'annonce tranquille et se terminera vers 6h, chez moi, après un "goûter" nocturne. (Dur de trouver de l'alcool après 23h alors on se rabat sur ce qu'on trouve...).

Vendredi :
On réussit ENFIN à envoyer des mails. 5 et je suis plutôt satisfait. J'use de mes "talents" de rédacteur pour écrire de jolis mails. Ou comment tenter de raconter des choses intéressantes sur soi, en brassant un léger vent sans trop forcer sur la pommade. Tout un art. Alors guilleret, on va dîner chez la copine Blan. La copine et ses colocs. Pour ensuite atterrir au Blizzarts. Bar Hip Hop, branché et bondé. Du plaisir. A. refait son entrée et les premiers signes de fatigue commencent à pointer le bout de leurs nez. A. ne tient plus le rythme et nous autres quittons l'ambiance feutrée Hip Hop pour l'atmosphère plus hardcore de la Casa Del Paupolo et son DJ métaleux. Angy et Jo y sont depuis une heure et en ont mal aux crânes. Dur de se mettre dans le bain mais on rigole, on mange des nachos et je tente de ne pas torp cogiter. Le début des emmerdes.

Samedi :
"On se couche, on est une merde. On se réveille, on est toujours une merde". J'aurais pu citer un grand poète mais j'ai préféré être moi-même auteur de cette phrase qui décrit parfaitement mon état d'esprit. Et dans ces cas là, niveau productivité, on carbure par du tout. Légume devant l'ordinateur, on attend que les heures passent. Ce soir, il faut se faire un peu beau. A. nous a invités, Blan, P. son coloc et moi à voir le spectacle de danse pour lequel il travaille. Bout de 24 ans est Tour Manager. Première fois que j'assiste à un spectacle de danse contemporaine. Impressionnant. Vraiment. Et après une petite heure dans la peau d'un VIP (A. et ses privilèges, vous savez...), on s'envole pour le Salon Officiel. Si le Blizzarts était bondé, le Salon Officiel l'était à craquer. Musique des 80's et beautiful people. Un petit paradis sur Terre tandis que les signes de fatigue s'invitent aussi à la partie. La fatigue et mon cerveau totalement détraqué. Je quitte la soirée prématurément. Pas forcément une bonne façon de dire aurevoir à A. qui s'en allait vers d'autres destinations pour sa tournée. Me que voulez-vous ? Une année de théâtre ne suffit définitivement pas pour être un bon acteur. Je m'en veux.

Dimanche :
"On se couche, on est une merde. On se réveille, on est toujours une merde. On se recouche, on est encore plus une merde. On se reréveille, on est plus rien". Et le pire dans tout ça, c'est qu'on arrive même pas à pleurer. On est comme vidé de son âme. Une promenade de trois heures permet de vider un peu l'esprit. Le shopping aurait aussi pu aider mais sans argent et sans envie, mission impossible. Et au détour d'une chanson sur l'ipod, on lâche 3 larmes. Enfin ! (Merci Rihanna et son Farewell). Un Mc Donald et un film plus tard, il est presque 23h et mon esprit s'est enfin calmé. L'effet thérapeutique de l'écriture.

Ce voyage aura décidément réussi à me retirer toute confiance et estime que j'avais en moi, la situation actuelle étant propice (les 3 "Pas" : Pas d'argent, Pas de travail, Pas d'amour). Mais finalement, c'est pas un peu ça qu'on cherche quand on décide de s'exiler à l'autre bout du monde, seul. Tout détruire pour mieux rebâtir ? Bon je vous avoue que pour le moment, je ne sais pas encore ce que je vais bâtir...

Fin d'une semaine assez chargée. 

Début de la prochaine. 

Jour 205.

Imaginez : Une foule en délire, habillée en doudoune, bonnets, gants et grosses bottes. Une foule prête à danser dehors, toute la nuit, sur de la musique electro de qualité. Voilà comment on pourrait résumer l'idée de l'Igloofest. Un festival de musique electro. Une espèce de boîte de nuit à ciel ouvert pendant 3 week ends. Histoire de se réchauffer pendant les froides nuit d'hiver. Constatez.


Souvenir de Californie.