24.10.11

Jour 114.

Les zombies ont envahi la ville! Une vague de monstres sanguinolents a déferlé dans les rues de Montréal. Les journaux télé ont relayé l’information et les rues sont devenues chaotiques. Les personnes encore vivantes ont assistés impuissantes au retour à la vie de milliers de cadavres. L'horreur régnait.

Malheureusement, moi je travaillais. J'avais même pas Poney. Je travaillais. C'est pire. Mais j'ai assisté à cette marche de morts-vivant derrière mon bar. A travers les baies vitrées. Il s'agissait de la Zombie Walk de Montréal. Un grand rassemblement d'adeptes de films d'horreurs qui se sont, pour l'occasion, déguisés et surtout maquillés. Du vrai spectacle assez effrayant. Et à 18h, le rendez-vous était donné au Club Soda, salle de concert où étaient diffusés toute la soirée une succession de courts-métrages de zombie et de choses trash. Du pur divertissement pour fan de trucs dégoutant. Avec en prime, la possibilité de voir les meilleurs costumes de la marche. Et constater qu'on ne rigole pas avec son costume de zombie.

Concours du meilleur costume.

Yohane et son ami le Papa Noël.

Geneviève était aussi de la partie.

Jour 113.

Rêver d'aventures et découvrir le monde qui m'entoure. Voilà pourquoi je suis venu ici. Peut-être sur un coup de tête. Peut-être sans réfléchir. Mais j'y suis et je compte bien en profiter. Pour la peine, le caribou que je suis s'exilera aux États-Unis pendant 2 semaines début janvier.

- Première étape (la plus importante) : San Francisco (CA), en duo avec Isabell. La ville et ses alentours, Sacramento, le lac Tahoe d'une extrême beauté et le parc national de Yosemite pour revenir à SF.

- Deuxième étape : Los Angeles (CA) en solo. 2 jours pour découvrir la ville, ça va être court.

- Troisième étape : Denver (CO) pour rejoindre mon ami Jeff. Après 3 ans de chat sur internet, il serait peut-être temps de se rencontrer.

Rentrer directement à Montréal? Rentrer par Toronto? Je ne sais pas encore mais avec l'idée de partir en Nouvelle-Orléans (LA) avec Yohane pour les vacances de Pâques, il est indéniable que l'année 2012 sera placée sous le signe du voyage. Tant mieux, j'ai commencé à me préparer pour !


17.10.11

Jour 104.

Célébrer la pomme, c'est assez conceptuel mais c'est possible. Comment faire? C'est plutôt simple :

- On commence par se lever à 7 heures du matin.

Alors il est vrai que c'est assez dur un jour off. Vous avez enchainé les services et malgré votre jour off de la veille, vous n'avez pas vraiment récupéré. Mais ne vous inquiétez pas, la pomme se moque de savoir que vous ressemblez à un cadavre revenu à la vie. La pomme vous aime tel que vous êtes. On se dirige donc vers le métro, direction le centre ville pour louer une voiture. La pomme se savoure à plusieurs. Avec de gentilles collègues de travail françaises par exemple. A 3, comptez, avec l'essence, environ 20$CA par personne. Autant vous dire que la pomme ne coûte pas très cher en transport.

- Ensuite on roule pendant à peu près 40 minutes pour arriver dans une petite ville au doux nom de Rougemont.



Vous vous demanderez pourquoi ce nom. Question en somme accessoire. Mais intéressante. Et vous aurez la réponse en arrivant sur place. Le cadre est magique. Le véritable Canada. La montagne que vous distinguez au loin est recouverte d'arbres aux couleurs de l'automne. Le rouge surplombe tout le décor. Et au milieu de tout cela se trouve une Abbaye. Première étape de votre journée en hommage à la pomme. Il s'agit en fait d'un verger où vous pourrez cueillir plusieurs sortes de pommes, pour la modique somme de 10$CA le sac plastique de 10kg. Tel un pelerinage, vous déambulerez dans les allées, à la recherche des dernières pommes de la saison. La pomme se fait rare début octobre. Des échelles seront là pour vous aider. Ça vous rappellera la maison de campagne de vos grands parents. Vous vous surprendrez même à courir comme un enfant. L'air pur. Vous croquerez toutes les pommes que vous croiserez. La nature goûte bon et la pomme se savoure à l'état brut. Mais attention à l'excès. La pomme laxative un peu. Un chouïa.



- Et puis dans la lancée, on ne s'arrête pas là et on part direction la cidrerie la plus proche.


 Enfin celle indiquée dans le fascicule sur la province qui dit "visite et dégustation". La pomme se goûte aussi gratuitement. Vous apprendrez à confectionner du cidre (rien de plus simple, croyez moi...........) et vous vous frotterez les mains, la dégustation venue. Cidre pétillant. Cidre mousseux. Cidre tranquille (qui s'apparente à du vin. De pommes.). A ce moment là, vous vous sentirez un peu fébrile. Tâchez de ne pas rire trop fort tout de même. Puis enfin, cidre de glace et liqueur de pomme. Quoi de mieux pour célébrer le fruit défendu que de lui porter un toast. Avec modération. Préparez quand même un peu de monnaie parce que la pomme se savoure aussi chez soi et devant tant de bouteilles, vous allez avoir du mal à vous retenir. Au passage, le cidre de glace, spécialité québecoise est un petit délice.

- Et si on allait manger pour tenter de décuver un peu tout cet alcool ? D'accord mais uniquement s'il y a en dessert, de la tarte aux pommes caramélisées ! Mais après tout ça, une pause s'impose. On met de côté la célébration, le temps de visiter le petit patelin. Et d'acheter des savons. Pourquoi pas. Et des gâteaux aux pommes. La pause n'aura finalement pas duré longtemps. La pomme vous possède. A un tel point que vous serez contents de vous retrouver l'arrière train posé sur les sièges de votre voiture. Car la journée champêtre est (enfin) terminée. Vous serez ravis mais épuisés. Et il faut rentrer, votre véhicule regorgeant de pommes dans tous les sens.

- Mais on ne célèbre pas la pomme sans lui rendre un dernier hommage autour d'un repas en compagnie d'amis. Et c'est aussi une bonne occasion pour fêter Thanksgiving. En retard mais personne ne vous en voudra pour 3 petits jours. Vous rentrerez de votre journée sur les rotules mais vous repartirez de sitôt faire des courses car vous avez bien évidemment prévu de servir en dessert à vos convives... une tarte aux pommes. Quelle surprise! Vous passerez une charmante soirée. Vos tartes faites avec amour et aux allures d'American Pie seront saluées et vous irez vous coucher d'épuisement. Attention quand même de ne pas tomber les pommes...


(Cette blague de fin est sponsorisée par les gels douche Le Petit Marseillais.)

P.S : S'il y a des gens qui sont intéressés, il me reste encore 8 kilos de pommes dans ma cuisine. La pomme s'offre aussi.

P.S 2 : Vu qu'on parle de pommes, petite pensée pour Steve Jobs. Encore une. La dernière. Promis.

14.10.11

Quelques mots.

Le bonheur, c'est comme remonter une rue,
Un café au lait à la main,
A la fin de sa journée.
C'est se balader à vélo dans un parc,
Se sentir comme un ange qui vole
Vite, que rien n'arrête.
C'est se mettre à pleurer en public,
Car vous entendez une douce musique
Un air qui vous parle.
Le bonheur, c'est finalement se sentir libre,
Pas chez soi, mais pas perdu.
Pas rêveur mais pas sur Terre.
Pas ici et pas ailleurs.
Le bonheur.

11.10.11

Jour 103.

Quand vous partez à l'étranger, il y a une notion qui revient régulièrement. La famille. "Ma famille me manque". C'est immanquable. Cette phrase, vous l'entendrez souvent. Vous rappelant que vous en avez une aussi. Une qui se trouve à des milliers de kilomètres. Une phrase qui a tendance à plus vous déprimer que vous réconforter.

Dans ce cas là, pour palier la distance, chaque personne va avoir le même réflexe : se recréer une famille. Tout est propice à s'en créer une. Pour preuve, dans ma situation, il m'est déjà possible d'identifier 3 familles différentes auxquelles j'appartiens. Je ne pourrais cependant pas vous dire quel rôle je joue dans chacune d'elle (probablement le fils un peu dérangé et rigolo. Enfin le même rôle que dans ma vraie famille. Le karma.).

Il y a tout d'abord la famille la plus proche, celle qui correspond à la définition propre et stricte du terme : les personnes avec qui vous vivez. Mes colocataires dans mon cas. Bien évidemment, partager le même papier toilette et les tâches ménagères, ça crée des liens. Alors vous tâchez de les entretenir. Vous vous levez quand vous entendez l'un d'eux rentrer. Proposez d'aller boire un verre, voir un concert. Tenez, justement, c'était Thanksgiving il y a 2 jours. Alors on organise un dîner "à la maison" demain. Dinde... enfin poulet. Pommes de terre. Courges. Sauce aux airelles. Je pense qu'on va se régaler. En compagnie de deux-trois amis supplémentaires, on fêtera l'Action de Grâce. Comme une véritable petite famille, finalement. Une famille dans laquelle vous avez un peu atterri par hasard.

Viennent ensuite les amis qui représentent votre famille de cœur. Vous passez votre temps libre avec. Vous partagez les bons et les mauvais moments. Surtout les bons en fait. Enfin on essaye de limiter les mauvais. Cette famille est celle qui vous console le plus car vous vivez vos aventures et expériences avec elle. Elle vit ce que vous vivez. L'assimilation est telle que vous vous reposez presque entièrement sur celle-ci. Vous en avez besoin et pourtant, il peut vous arriver de ne plus en vouloir. Comme votre véritable famille. Qui n'en a jamais eu marre de sa propre famille? Cette famille est en résumé, votre pilier. Votre base. C'est elle qui vous a accueilli. Parallèlement, cette famille-ci vous rappelle vos amis laissés dans votre pays d'origine. Vos parents vous manquent. Maintenant vos amis vous manquent. Si vous continuez dans cet état d'esprit, vous ne passerez jamais l'hiver entier. Mais que voulez-vous, c'est humain de se souvenir. Mais heureusement que cette famille de cœur est là. Une famille dans laquelle vous vous sentez bien, en sécurité.

Mais si on part du principe qu'une famille est symbolisée par un regroupement de personnes liées par un ou plusieurs points communs, des milliers de possibilités s'offrent à vous. Et vous avez la surprise d'en voir une se former au sein de votre travail. Vous savez, le fameux job que vous avez obtenu en à peine 20 minutes. Celui où vous travaillez depuis 1 mois. Plus le temps passe, et plus vous vous rapprochez de vos collègues. Comme pour le papier toilette. Mais là, on parle de machine à café et de clients désagréables. C'est en somme la même chose. Et puis un jour, vous vous rendez compte que ces personnes, celles avec qui vous travaillez, vous ont intégré au sein de leur groupe. Ce n'est pas encore total mais la machine est lancée. Facebook en est la première étape. On vous apprécie. Vous en êtes désormais conscient et ça fait quand même énormément plaisir. Vous qui pensiez que la différence de culture vous empêcherait de vous lier d'amitié avec des locaux. On vous a même trouvé un surnom, c'est pour dire. Il y a certes certaines personnes que vous appréciez plus que d'autres, mais vous vous dites que c'est la même que votre cousin Jean-Roger, que vous voyez à Noël, tous les 4 ans et encore, quand il n'a pas poney avec la demi-soeur de la tante par alliance de celui-ci. Mais le plus important c'est qu'au fond, tout cela vous plait. Une famille dans laquelle vous œuvrez et que vous appréciez le temps qu'elle dure.

Et puis tout en écrivant ces lignes, j'apprends qu'un de mes amis, connu via Twitter, est dans une passe difficile. Peine de cœur. Je fais de mon mieux pour le consoler, lui expliquant que nous, twitteux, sommes tous derrière lui. Et je me rends compte que finalement, Twitter aussi est une famille. Virtuelle au premier abord. Comprenant de nombreuses personnes qui communiquent entre elles, qui se serrent les coudes pendant les coups durs et qui discutent du beau temps, de la mort d'untel ou de la sortie du dernière album d'unetelle. Des points communs. Vous n'avez pas rencontré la totalité de ces personnes et pourtant vous partagez et avez de l'empathie pour eux. Vous vous l'êtes créée et vous lui racontez tout. Une famille que vous avez créée à votre image.

Alors le jour où vous vous sentirez seul, regardez autour de vous. Il y aura toujours un petit coin de ciel bleu, toujours quelqu'un pour vous tendre la main. Même à l'autre bout du monde.

Jour 101.

Retour en centre ville. Cela faisait des lustres que je n'y étais pas retourné. Une bouffée d'air pollué, de buildings et de boutiques. La vie, en somme. Avec son petit lot de surprises. Il devait y avoir un regroupement de vieilles voitures. Je ne vois que cette explication.

R.I.P Steve Jobs.



Les première couleurs d'automne.