15.10.12

Jour 472.

Encore un dimanche soir inoubliable. Encore une de ces soirées parfaites qui va me faire regretter Montréal. J'aurais passé un an à compter les jours depuis mon départ. A l'endroit. Et depuis plus d'un mois, je me suis mis à les compte à l'envers. Plus que... Plus que..  Jusqu'à mon retour en France.

Des soirées comme celle-ci, il ne m'en reste plus beaucoup. Encore quelques jours, quelques semaines et il n'y en aura plus du tout. Plus de karaoké le dimanche soir à chanter à tue tête et à se déhancher. Mais je vais perdre tellement plus. Perdre tout ce que j'ai construit. Perdre tout ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Perdre mes habitudes, mes amis, ma vie. Perdre Montréal. Je vais me perdre. Ca fait mal rien que d'y penser...

Encore un dimanche soir inoubliable qui me permet de me rendre compte que j'ai vécu des choses formidables en plus d'un an. Je repense à mon arrivée. Un moi timide, hésitant et quelque peu effrayé par ce voyage. Cette version presque vierge de moi qui n'avait rien fait de sa vie. Un moi à des milliers d'années du moi que je suis devenu. Un moi plus curieux, plus aventureux et plus désireux. Quelqu'un de plus fort. De plus confiant, qui sait que les choses sont possibles si on s'en donne la chance, la possibilité et si, finalement, on y croit.

J'ai pas souvent pensé à ce qu'allait être ma vie de retour à Paris. Pas souvent... jusqu'à maintenant. Y penser devient une évidence car la date butoire approche à grand pas. Et c'est pas forcément joli à voir. Bien sur, retrouver mes proches, ma famille, mes amis m'enchante et me ravit car j'ai hâte. Mais il va aussi falloir que je refasse ma vie avec ce que j'ai appris dans une ville qui elle, n'aura probablement pas changé. Le retour va être dur. J'en ai conscience. Tant mieux, je me dis.

Mais en ce dimanche soir inoubliable, je ne veux pas penser au pire. Je veux me dire que la vie est belle comme elle est. Je veux me concentrer sur les bons moments, profiter de mes derniers instants sans (trop) penser à l'avenir. Me dire que la vie est ainsi, que je retrouverai un jour Montreal. Ne pas considérer mon départ comme une fin. Plutôt comme une nouveau chapitre. Une nouvelle aventure. Me dire que que des aventures, j'en aurai tout plein d'autres. Dont certaines seront faites de karaoké le dimanche soir, à chanter à tue-tête et à se déhancher. Je le sais.