29.6.12

Speak White.

Un poème qu'un ami m'a fait découvrir. Pour comprendre ce qu'était le Québec il y a de ça 50 ans : un territoire contrôlé par des entreprises anglophones, où le gouvernement favorisait le travail au dépit de l'éducation. Un Joyau mal taillé. Un poème trésor, signé Michèle Lalonde.


Jour 365.

Voilà, nous y sommes. Aujourd'hui, cela fait 1 an que je suis à Montréal. Et je peux vous dire qu'un an ca passe à la vitesse de l'éclair. J'en parlais avec Angie, ma colocataire l'autre soir. On se remémorait notre première rencontre, le nouvel an, certains week-ends et autres événements. Un an. Déjà.

La fin d'une aventure mais le début d'une autre. J'ai reçu cette semaine mon visa touriste que j'attendais avec impatience. Avec la préparation de notre semaine à Tadoussac pour aller voir les baleines, la fin de mon experience chez Juliette & Chocolat et quelques autres points à régler comme notre grandiose soirée de dépendaison de crémaillère, la semaine à été assez mouvementée.

Et à partir de maintenant, on à va compter les jours jusqu'au départ à l'ouest. J-20!

(Ca ne se sent pas à l'écran comme ça mais en écrivant "J-20", j'ai fais un énorme "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!" dans ma tête. Oui, je ne pouvais pas le faire en vrai, je suis à la bibliothèque...)

19.6.12

Jour 354.

Ca y'est, c'est bientôt la fin. La fin de mon visa. La fin de ma vie à Montréal. Enfin pas totalement parce  que j'essaye de prolonger un peu le plaisir avec l'été. Ma demande de visa touriste envoyée, je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour l'avoir. Vous n'imaginez pas le stress total! J'ai pas envie que mon année ici se termine comme ça. "Rentre chez toi!".

Parce que mon été va être magique.
Parce que mon été sera encore une chose que je garderai en mémoire.
Avant de rentrer.

Et ce souvenir à un prix. Pour le moment il s'élève à 140$! Le prix de mon billet de bus direction l'ouest du pays. Presque 3 jours de bus pour atterrir à Creston en Colombie Britannique, petite ville du côté de Calgary et à la frontière américaine. Premier arrêt avec mon amie Joannie pour aller cueillir des fruits, se faire une peu d'argent et attendre que mes colocs Angy et Vince arrivent en voiture pour les rejoindre. Direction ensuite Banff, Jasper, le Yukon et l'Alaska avant de redescendre sur Vancouver. Le road trip au sens propre du terme. L'accomplissement de mon année ici. Vous n'imaginez pas l'excitation totale!




Et c'est en préparant ce voyage que j'ai remarqué que l'Homme avait besoin de concrétiser les choses pour les accepter. Un voyage à l'ouest, vous vous en doutez bien, ça ne se fait pas en 3 heures, hop, hop, on va là, là et là, on se casse tel jour et pouf padoum, le tour est joué! Il faut se mettre d'accord, planifier un minimum le trajet tout en laissant un maximum de liberté. Mais tout cela reste assez abstrait. Alors il faut de quoi le rendre plus réel. En fonction du projet, le début de la concrétisation se fait de façon différente. Pour notre part avec Joannie, la première chose qu'on a faite a été d'acheter.... un couteau suisse. Moi et couteau suisse.... Vous n'imaginez pas le décalage total!


S'en sont suivis les problèmes de tente que finalement, la mère de Joannie nous offre gentiment en plus des sacs de couchage qu'elle nous prête, l'achat d'une lampe de poche, d'une assiette, de couverts, d'un tapis de sol... et bien évidemment du ticket de bus. Question concrétisation, on a un atteint un level assez haut pour se dire "Oh merde, dans un mois on part...".


Ha oui parce que... "Oh merde, dans un mois on part..."!


Vous n'imaginez pas la joie totale!
















Reste plus qu'à avoir mon visa, hein...

2.6.12

Hôte, qu'est ce que c'est?

Je ne pense pas vous avoir déjà parlé de mon travail. Hôte. Là où je travaille, Juliette & Chocolat, l'hôte reçoit les clients, les place ou les redirige vers le bar pour les commandes à emporter, et s'assure que chaque client assis aie un verre toujours rempli d'eau. Cela incluant bien sûr le nettoyage des tables. En soi, sur le papier, ca peut paraître simple mais gérez des clients compliqués ainsi qu'une salle complète n'est pas de tout repos. Mais plus que tout, le travail d'hôte est un point de vue sur le comportement humain. Et il y aurait beaucoup de choses à dire!

Il est par exemple drôle de voir que tous les produits électroniques sont irremmediablement attirés par l'eau. Entendez par là que la plupart des gens ont tendance à placer leurs téléphones juste à côté de leurs verres sur la table. Alors bien évidemment, quand moi hôte, j'arrive pour servir de l'eau, il est tout aussi drôle de voir 9 personnes sur 10 enlever son téléphone d'un geste rapide. Peur primitive de voir son téléphone mouillé, comme si nous ne savions pas servir un verre d'eau. Bien sûr...

Le plus étrange quand vous vous dirigez vers une table pour servir de l'eau, c'est l'effet qu'a la vue de la carafe sur les gens. Dès que le client vous voit vous approcher, il y a comme certains déclenchements. Comme par exemple celui de boire. Comme le hoquet communicatif, la vue d'une carafe d'eau donne soif. Ce qui bien sûr, si nous voulons bien faire notre travail, nous incite à attendre que le client repose son verre pour le remplir. Et puis il y a ceux qui vont avoir l'automatisme de vous tendre leur verre d'eau pour que vous le remplissiez. Si seulement la plupart des personnes pouvaient regarder leur verre avant de nous le tendre. Vous n'imaginez pas le nombre de fois que j'ai eu envie de dire "Excusez-moi mais... Vous voulez que je remplisse quoi dans votre verre? Il est déjà plein!".

Les client vont aussi avoir un comportement différent en présence d'un hôte vis-à-vis de leur accompagnants. Ainsi, certains vont tout simplement s'arrêter de parler. Moment gênant pour nous, vous vous en doutez. Mais tellement drôle. A l'inverse, d'autres vont continuer comme si vous n'étiez pas là. Malgré votre bras au milieu de leur champs de vision pour remplir les verres. Je n'ai jamais su si cette non-considération de notre présence était une bonne ou une mauvaise chose... Enfin, mais plus occasionnellement, il a certains clients qui vont changer de langue pour continuer à discuter. Car oui, cela m'est déjà arrivé! Deux jeunes français, discutant à coups de "Tu sais que she did that?!" ou de "Et elle m'a dit "I can't believe it", you know..." qui vont se mettre à ne parler qu'anglais entre eux en ma présence. Car nous, hôtes, ne comprenons bien évidemment par l'anglais. Bien sûr...

Mais la palme d'or du comportement revient au client qui pense que l'hôte est contorsioniste. C'est dans notre formation. Faire des courbes et des pas chassés pour atteindre les verres d'eau vides à l'autre bout de la table tandis que le client reste impassible devant nos efforts. Alors au lieu de me faire un lumbago, j'ai opté depuis peu pour la solution du fixe-le-client-dans-les-yeux-et-demande-lui-s'il-veut-de-l'eau, un regard significatif qui dit tout simplement "si tu veux de l'eau mon coco, va falloir bouger ton bout de gras pour me rapprocher ton verre".

Faites donc attention à comment vous vous comportez au restaurant car, sans que vous le sachiez, des gens vous épient. Maintenant, vous êtes prévenus.

P.S : Arrêtez de faire des boulettes avec vos serviettes, par pitié! Si vous vous ennuyez lors de votre repas, faites quelque chose de plus constructif ou rentrez chez vous !

1.6.12

Jours 332-333.

Escapades en dehors de Montréal. Pour un enfant de la banlieue comme moi, il était presque vital pour voir de voir à quoi ressemblait celle de la grande ville québécoise.

15 minutes de métro.
30 minutes de bus.
40 minutes de marche.
Bienvenue à Charlemagne. Juste de l'autre côté du Saint-Laurent, au bout de la pointe de l'île. Petite ville sans grande histoire hormis son nom ("Qui a eu cette idée folle, un jour, d'inventer l'école...?") et une chanteuse locale, très peu connue, qui y a vu le jour. Une certaine Céline Dion dont la maison familiale fait figure de monument touristique tandis qu'une sphère de métal et de fleur rend hommage à la chanteuse  (enfin, une sphère est censée rendre hommage à la chanteuse. A l'heure où je vous parle, le rond point qui accueille la sculpture est totalement rasé).

30 minutes de marche.
Bienvenue à Repentigny (ou Repen pour les intimes). Banlieue riche où il n'y a rien à faire, comme dans à peu près toutes les banlieues, disons-le. Comme quoi, une banlieue reste une banlieue.



Le lendemain, retour sur mes traces. Direction Pointe-aux-Trembles. Quartier de la ville au bout de l'île. Je suis invité à passer la fin de l'après midi chez la famille Desrosiers. Et plus précisément chez les grands parents de mon amie Joannie. Une rencontre touchante. Vraiment. Difficile de rencontrer des personnes aussi simples qu'eux. Le coeur sur la main, des souvenirs en pagaille et les bras grands ouverts. Je me suis même surpris à me sentir un peu comme chez ma propre grand-mère. Ecouter cette dame me parler d'une ancienne maison de famille sur une île. La voir si proche de son mari malheureusement malade, de ses fils et de ses petits enfants. Rajoutez à ça une maison entretenue au millimètre près, dans un quartier où les pavillons se ressemblent tous, tel une scène d'un film et vous obtenez une excellente après-midi passée auprès de gens vrais. Et ça fait du bien. On se dit qu'il suffit d'un rien pour être heureux. Que la vie est longue. Qu'on a encore beaucoup de choses à vivre. Et on souhaite du fond du coeur de se retrouver comme les grands-parents de Joannie, à leur âge, heureux de profiter des derniers instants qu'il leur reste ensemble. Les yeux pleins d'amour...