30.7.11

Jour 30.

Soirée de merde. Post de merde.

C'est aussi ça Montréal. De la merde.

Jour 28.

Des fois, vous avez l'impression d'être un pirate. Je m'explique.

Après avoir traversé la ville pour aller voir un film dans la cadre du Fantasia Festival (depuis le temps que je vous en parle, vous voyez ce que c'est - au passage, le film était assez plat, précédé d'un court métrage immonde et dérangeant) pour bien commencer la journée, j'ai eu l'idée "piratesque" du ciel : "Je ne suis pas très loin du Mont Royal! Et si j'allais le visiter ?!".

C'est donc plein de bonnes volontés que je me dirige vers le Mont Royal. Les rues commencent à être pentues. Je continue. Plein de bonnes volontés, je vous disais. J'arrive au début du bois et je dois gravir quelques marches. Les premières d'une longue lignée. Il m'aura fallu probablement 30 minutes pour gravir la montagne jusqu'au premier signe de civilisation. 30 minutes de bois, de souches, de marches, de rondins et tout ce qui va avec. Piratesque! Je me suis même surpris à me faire quelques frayeurs tout seul. Laissez moi vous montrer ma carte aux trésors...









Après la traversée du bois, petit tour au Lac Aux Castors, pause de 10 minutes (bah même les plus grands ont le droit au repos. Sous 30°C je vous invite à faire de même...).


Puis direction le cimetière du Mont Royal. La vision de la mort et la relation qu'ont les gens avec les défunts fait aussi partie de la découverte culturelle. Ici, le cimetière est une endroit de recueillement où tout est ordonné. Les pierres tombales sont alignées. l'herbe est coupée ras. Le lieu en deviendrait presque un parc municipal. Puis on se met à rencontrer des pierres plus complexes, plus belles, des tombes et enfin de véritables petits mausolées. Ajoutez-y 3-4 corbeaux qui se baladent. Et vous obtenez une atmosphère étrange. La mort est présente mais comme aseptisée (même si je ne m'y baladerai pas seul la nuit...).


Mon périple se termine là où je devais me trouver. C'est le mieux qu'il fallait faire sinon la visite du Mont Royal n'a aucun intérêt. Il s'agit du Belvédère Kondiaronk qui surplombe toute la ville de Montréal. D'ici, la vue est impressionnante. Telle une carte postale. Le jeu en valait la chandelle. Presque 2 heure de marche pour contempler ce spectacle.


Une heure après, je rentrais chez moi (tant que j'y étais, autant rentrer à pieds...). Exténué. Il m'aura fallu 2 jours pour récupérer de cette aventure somme toute très belle. Fatigué mais ravi de cette journée. J'ai acquis mon titre de pirate québécois. Appelez moi désormais Dirty John Rackham ! (découvrez votre nom de pirate ici.)

26.7.11

Montréal, c'est...


Jour 26.

J'étais motivé à faire quelque chose de ma journée. Rien ne pouvait m'arrêter ! Petit-déjeuner. Douche. Je suis à bloc. Et au moment de sortir : La pluie. Rien ne pouvait m'arrêter... sauf la pluie. Retour à la case départ. Blasé. Surtout qu'ici quand il pleut, c'est pas 3 gouttes. Je regarde donc ma journée s'envoler sous la pluie tandis que je surfe sur le net pour prévoir le reste de ma journée. Festival. Festival et encore festival.

17h30. Le soleil est enfin revenu. Ni une, ni deux, j'enfile mes baskets et c'est parti pour une petite virée dans le vieux Montréal. Cette fois-ci, je laisse le port de côté et je m'intéresse uniquement aux rues. Pavés. Briques rouges. Le marché Bonsecours.


On sent l'histoire de la ville dans ce quartier qui allie immeubles modernes et ancienne zones industrielles. Je continue mon chemin. Il y a un endroit que je tenais absolument à voir car on m'en avait parlé. L'un des jolis coins de Montréal. Le square Victoria. Un petit bout de parc, de paradis. Une place qui sent bon l'amour et Paris.


Mais pas le temps de m'éterniser même si j'aurais aimé y passer le reste de la journée. Plus que quelque minutes avant le début de l'événement de la journée : mon premier match d'improvisation. Tout le monde sait que c'est un peu sport national au Québec. 2 heures de rire et d'accent local. Un match en 3 manches. L'équipe bleue contre la jaune. Thèmes loufoques, le public vote à mains levées. Et soudain me reviennent les souvenirs de mon année de théâtre passée. Le plaisir de jouer, de monter sur scène. J'ai un an à passer à Montréal. Et si j'en profitais ?

24.7.11

Tam Tam.

Jour 24.

Intégration (nom féminin) du verbe Intégrer: insérer quelque chose dans quelque chose, l'y incorporer, le faire entrer dans un ensemble. (source : larousse.fr)

Il y a des problèmes auxquels on aurait pas cru avoir affaire.

On se sent con quand on essaye d'expliquer ce genre de situation, surtout quand on sait qu'on a jamais eu de problèmes pour communiquer, rencontrer de nouvelles personnes, etc... On se sent tout simplement dépourvu quand ça vous arrive. Un jour, on rencontre des gens qui ne parlent pas la même langue que vous. Enfin si un peu mais c'est compliqué. Alors on parle anglais. Tout le monde parle anglais de nos jours, n'est-ce pas ? On se lance. On est hésitant mais on se débrouille. Comme quoi, notre niveau n'est pas si mauvais. Bon, certes on ne comprend pas tout. Des fois on simule même d'avoir compris. On simule moins bien quand on découvre qu'on vient de nous poser une question. Mais on arrive toujours à se débrouiller. On se trouve des excuses. La fatigue. L'alcool. On a pourtant passé une bonne soirée. On réitère et on voit qu'on continue à gérer la situation. On ne saisit toujours pas les jeux de mots, les expressions. Certains mots sont étrangers. On ne rigole pas à toutes les blagues. On faiblit. Mais on persiste. On montre qu'on en veut et qu'on peut très bien parler anglais. On tente, on réussit, certaines phrases font mouche. On a de l'humour.

Mais un jour, toutes ces prouesses que vous croyiez acquises s'évaporent. C'est un jour sans. Peut-être n'avez vous pas assez dormi. Peut-être vous êtes vous levé du mauvais pied. Peut-être... Peut-être... Pour le moment, vous ne vous en rendez pas compte. Vous allez à votre rendez-vous, comme prévu. Quelques mots et vous sentez déjà que quelque chose en vous ne va pas. Les amis habituels. Puis les amis des amis. Quatre. Cinq. Un petit groupe qui parle anglais et vous êtes au centre. Vous perdez vos repères, vos marques. On se sent soudainement perdu. Les mots deviennent des bruits. Les phrases des ensembles de sons et vous ne comprenez rien. Vous essayez, vous vous accrochez. Et au bout d'un certain temps, vous abandonnez. C'est la fin. Vous vous fermez sur vous-même. Vous souriez pour faire croire... Mais vous avez abandonné. Ce mot "abandonner" est lourd de sens mais correspond parfaitement au sentiment que vous vivez dans ce cas là. Et l'abandon est dur à supporter. Vous regrettez d'avoir été faible. Vous vous en voulez pour vos amis qui vous ont invité. Vous vous excusez. Plusieurs fois. Vous cogitez, encore et encore. En espérant pouvoir retrouver vos acquis et retomber sur vos pieds la fois d'après.

On se rend soudain compte qu'il est dur de s'intégrer. Pour n'importe qui. N'importe où. Il faut s'adapter, se fondre et adapter les codes ainsi que les langues. Malgré la francophonie officielle de la région, il me faudra améliorer mon anglais. Sans aucun doute.

Carnaval brésilien.

22.7.11

45°C et mes draps s'en souviennent...

Jour 21.

Imaginez : vous vous baladez sur la Rue Sainte Catherine, car vous avez décidé de faire un peu de shopping plutôt que de rester dans votre chambre une journée de plus. Il fait beau, les boutiques s'enchaînent et vous faites vos emplettes. Soudain, vous vous stoppez. Vous commencez à angoisser. Mais qu'est ce donc ? Des tâches ? La pluie ? Nullement la pluie. C'est votre transpiration. Vous êtes sorti de chez vous depuis 20 minutes seulement et votre tee-shirt est déjà trempé. Vous avez l'impression d'être dans un pays tropical. Normal quand vous apprenez qu'il fait 35°C, ressenti 45°C ! Bienvenue au Québec en plein été...

(Bulletin météo explicatif : En raison du fort taux d'humidité et de ses variations, deux indications sont données. La température réelle - celle mesurée avec tous pleins d'instruments - et la température ressentie - obtenue en tenant compte de ce fameux taux d'humidité. C'est cette dernière température qu'il faut prendre en compte quand vous vous habillez le matin car comme son nom l'indique, c'est ce que vous allez devoir supporter toute la journée. De gros écarts peuvent être remarqués entre les 2 indications allant de quelques degrés à une bonne dizaine.)

En parlant de météo, il est marrant de voir que c'est un sujet qui revient fréquemment dans les discussions avec les gens qu'on n'a pas vu depuis longtemps. Bon, certes il y a cette foutue question récurrente qu'est "Tu aimes la ville?" (c'est un peu mon deuxième "Je connais quelqu'un qui y est allé et il/elle a adoré ! C'est génial, tu vas voir...", vous vous souvenez ?) mais les gens ont comme un besoin de parler du temps qu'il fait. Quand une conversation s’essouffle, quand on est tellement curieux qu'on s’intéresse à tout, quand l'émotion est trop présente pour savoir quoi dire : on parle météo. C'est peut-être culturel. Moi qui pensait que c'était seulement la nourriture...

Bref.

Avec un temps comme celui-ci, je peux vous assurer que soit vous trainez plus longtemps dans les boutiques over-climatisées, soit vous coupez court la session shopping. 3h30 et 130€ plus tard (oui, c'est bon, pas de remarque, merci.) je rentre histoire de me reposer pour ressortir 2 heures après. Mais avant toute chose, un arrêt au Burger King s'impose. Mon premier depuis que je suis arrivé. L'orgasme "malbouff-ien" dans toute sa splendeur, tout simplement.

Montréal est connue pour ses multiples festivals de danse, spectacle, musique, etc... Et bien hier, j'ai pu tester le Fantasia Festival. Pendant 2 semaines, ce sont des projections de films d'horreur et d'action qui s'enchainent pour le plaisir des fans, sachant que le festival propose majoritairement des avant-premières mondiales ou nord-américaines. Nous étions tous réunis hier dans un amphithéâtre de l'Université Concordia. Et déjà, l'ambiance était installée. On allait bien rigoler. Petite introduction, mot du réalisateur (français au passage) qui nous introduit quelques acteurs présents et le film commence. Silence. On regarde. Jusqu'aux premières répliques drôles. Les gens ne se gênent pas pour rire. Les scènes gores, les plus sensibles se cachent les yeux et des "hi" se font entendre. Quant aux retournements de situations ? On les applaudit ! Le concept de ce festival est de s'amuser, de profiter tous ensemble sans pour autant gâcher le film. Seul bémol : devoir gérer le stress de ne pas tout comprendre. En effet, les films proposés sont en anglais non sous-titrés pour la plupart. Après, comme me dit Y. : "Tu comprendras avec les images". Le film (The Divide de Xavier Gens) s'est révélé être très bon, sordide et réaliste avec un Milo Ventimiglia qui assure la performance. A conseiller.

A peine sorti de la séance de cinéma, je rejoins certains de mes nouveaux amis pour une virée jusqu'au petit matin. Au programme : soirée dans un immeuble, musique électronique, cocktail et Truth Or Dare. On en rentre ravi, fatigué mais satisfait. Une soirée comme on les aime au cœur de Montréal.

17.7.11

Jour 17.

Montréal, c'est...

Aller à un piquenique organisé pour célébrer la fête nationale française au milieu d'un parc. C'est se retrouver au milieu d'une centaine de français qui chantent haut et fort la Marseillaise. On se sent un peu comme chez nous. C'est discuter deux heures avec sa future colocataire. Et au détour d'un coin du parc, c'est se retrouver à assister à un match de base-ball amateur. Se prendre au jeu, aimer. C'est avoir envie d'en revoir. Plein.

Montréal, c'est...

Déprimer au petit matin en pensant à ses amis restés en France. C'est pleurer parce qu'on se sent seul et qu'eux sortent savourer la nuit parisienne. C'est dormir pour tenter d'oublier, pour éviter d'affronter le monde et se dire quelques heures plus tard qu'il faut sortir et affronter ce monde finalement. C'est se préparer, traverser la ville à 23h et se retrouver tétanisé devant la porte d'un bar car on se sent con d'être venu seul. C'est se sentir perdu et rien. Mais c'est aussi tomber par hasard sur un garçon avec qui on a dialogué sur un forum d'étrangers. C'est se dire que c'était le signe qu'on attendait et c'est finir à 3h du matin à boire du cidre et à parler anglais sans trop savoir comment. C'est partager. Et puis c'est mettre 45 minutes pour rentrer chez soi, croiser tous les jeunes sortir de boîtes. C'est beau tant d'euphorie. Et étrangement, c'est se dire qu'on a jamais vu autant de camions de pompier et de voitures de policier en une soirée. Et pas le camion à la française.

Montréal c'est...

Aller danser en pleine journée. C'est prendre le métro pour se retrouver sur une île où il est possible de manger africain car un festival y a élu domicile. C'est se retrouver au milieu de centaines de gens, de filles et de mecs au look américain, à moitié dénudé, en train de danser sur une musique électronique répétitive mais addictive. C'est transpirer. C'est rire. Et c'est partager tout ça avec des personne que vous ne connaissiez pas 3 heures avant. C'est rentrer heureux d'une bonne journée. Heureux de se dire que ce n'était pas une mauvaise chose d'être venu.

Montréal, c'est se dire qu'il faut se laisser du temps. Qu'il faut savourer les instants. C'est se forcer à ne pas avoir peur. De rien. De personne. C'est ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain et s'en moquer. Après tout, ça ne fait que 17 jours qu'on est là.

13.7.11

Jour 13.

Aujourd'hui, en planifiant ma journée, je me suis mis 2 règles :
   1/ Tu vas te cultiver.
   2/ Pas de transports en commun, tu feras tout à pieds.

Sur cette base, j'ai décidé d'aller voir la fameuse et très exclusive exposition Jean-Paul Gaultier qui se déroule en ce moment au Musée Des Beaux-Arts de Montréal. Et puis, en plus, ça tombe bien : le jeudi à partir de 17h, la place est à 7,5$ (Ce n'est pas du tout prévu...). Je quitte donc l'appartement d'un pas décidé et me dit qu'il serait bien que je prenne un chemin que je ne connais pas pour y aller. Direction la rue Sherbrooke qui se situe un peu plus haut que la rue Sainte Catherine. Il me faudra une bonne vingtaine de minutes pour y arriver et surtout me rendre compte de l'importance de la rue. En effet, Sherbrooke est la rue des affaires et des hôtels de la ville avec nombre de bâtiments de grandes société. Mais il s'agit aussi et surtout de la rue des boutique de luxe. Oui, mes amis : Montréal est chic ! Un petit tour dans la galerie marchande Holt Renfrew me permet de me remémorer mes doux instants new-yorkais. Halala.

Mais Sherbrooke est aussi connue car elle accueille sur ses trottoirs le très réputé McGill College et ses différents antennes. Tout d'abord, son enceinte dédiée aux études de musique avec à son entrée, une très belle statue de la Reine Victoria.


Mais un peu plus loin, on découvre l'entrée du réel campus de McGill. Le coeur de l'université. Comme on se l'imagine. A l'américaine. Différents bâtiments, toujours dans le style victorien abritent les filières gestion, médecine et autres ainsi que la bibliothèque tandis qu'un terrain de football américain longe l'allée centrale. Sans être immense, le site possède un charme fou et on se croirait presque au pays d'Harry Potter.

Visite du campus terminée, je me dirige enfin vers ce pour quoi je suis venu : mon expo JPG. 5 minutes d'attente et 7,5$ en moins après, j'entre dans le temple du styliste français.





Cette exposition qui se délocalisera ensuite dans quelques villes américaines, en Espagne et à Rotterdam, est une rétrospective de la carrière du designer. De ses débuts en tant que styliste indépendant féru de bustiers à toutes ses collaborations avec des artistes ou des réalisateurs. L'exposition est divisée en 5 univers où on peut découvrir ou redécouvrir des pièces majeures de son travail. Des robes, des croquis, des photos, des vidéos. De nombreux supports pour se rendre compte de tout le travail qu'à pu accomplir JPG. Il s'agit surtout d'une plongée dans son monde avec des mises en scènes, une ambiance sonore (des mannequins aux visages projetés dont celui de Jean-Paul himself nous accueille en groupe tel un chœur de divas). Les robes sont belles, les références aussi (les costumes de Madonna, Mylène Farmer, Kylie Minogue, Absolutly Fabulous, la robe de Marion Cotillard aux Oscars, etc...). 1h15 à traîner dans ce lieu et on en ressort émerveillé. VIVE LA FRANCE!




Un petit tour à la boutique du musée et je décolle pour rentrer à l'appartement. Il me faut presque une heure pour parcourir la rue Sainte Catherine d'est en ouest. Juste le temps de prendre une douche que je repars pour un dîner avec mes prochains colocataires sur la terrasse de mon futur chez moi. 40 minutes de marche pour parcourir une bonne moitié de la ville vers le nord mais la soirée fut excellente et riche en apprentissage (les fameuses insultes qu'on apprend en premier dans un pays étranger, vous voyez?). Bien évidemment, vous vous en doutez : qui dit 40 minutes aller, dit 40 minutes retour. Mais c'est l'esprit serein et la mine joyeuse que je rentre. Une bonne journée, couronnée en beauté et finalisée par un feu d'artifice improvisé aperçu derrière un pâté de maison. Un feu d'artifice ? Mais oui. Bien sûr. Joyeuse fête nationale à vous, français qui me lisez.

Sur ce, il est 2:20 chez moi et il est grand temps que j'aille reposer ce qui me sert (encore) de jambes.

   1/ Tu vas te cultiver : OK
   2/ Pas de transports en commun, tu feras tout à pieds : OK +++
   > Missions accomplies

Le plus beau compliment du monde.

Vendeuse : "Are you a tourist?"
Moi : "Yes."
Vendeuse : "Oh ok nice ! You look like a new-yorker... I thought you were one."

New York me manque.

12.7.11

Jour 12.

Quand vous visitez un pays qui n'est pas le vôtre et qui n'est pas les Etats Unis, il y a une chose qu'il vous faut faire : aller au cinéma. (Ici c'est le mardi qu'il faut y aller. La place est à 6,25$CA au lieu de 11,75$CA soit 4,6€ au lieu de 8,6€).

Cela peut paraître anodin mais il s'agit en fait d'une bonne immersion dans la culture locale : Les expressions, les voix locales des acteurs qui diffèrent de celles qu'on connait, etc... Pour ma part, j'ai opté aujourd'hui pour Transformers 3 (qui s'est révélé au final être un mauvais choix). On est tout de suite surpris dès le début de la séance de cinéma. Les fameuses 15-20 minutes de bandes annonces et de publicités laissent place à une succession de mini-programmes. Anniversaires de star. "Qui a dit...?". Interviews. Tout y passe. Le tout entre-coupé de publicités. On a l'impression de regarder la télévision. Puis l'écran "Intro" apparaît. En fait, ce que nous venons de voir n'était que l'apéritif. Chouette! S'ensuivent les fameuses bandes annonces et encore quelques pubs jusqu'à l'écran "Film Principal". Il vous aura donc fallu attendre une petite demi-heure avant de voir débuter votre film.

Constat n°1 : Vu que le québécois a tendance a beaucoup mangé, il était évident qu'il allait aussi manger au cinéma. Et vu la taille des portions alimentaires, il vous faudra savourer le doux bruit des doigts fouillant dans le pot de pop-corn ou le son des sachets en plastique pendant une petit bout de temps.

Constat n°2 : Quand un téléphone sonne en plein film, on y répond. J'espère être tombé sur la seule adolescente impolie de tout Montréal sinon je crains pour mes prochaines séances de cinéma...

Constat n°3 : On vous ment sur les descriptifs au cinéma. Le film n'est pas en VF mais en VQ (comprenez Version Québécoise).

Mini Glossaire Québécois n°1 :
     - Pop Corn - se dit - Maïs Éclaté
     - Ma petite amie - se dit - Ma blonde
     - Slash (la fameuse barre des sites internet : / ) - se dit - Barre oblique

No comment.

La séance terminée, une envie soudaine me prend (causée par une scène du film). On n'arrête pas d'en voir dans les films américains, tous les jeunes en mangent, on ne connait pas ça en France, on ne sait même pas comment ça s'appelle et surtout quel goût ça a. Je parle de ces bonbons rouges en forme de bâtonnets qui tournent sur eux-mêmes. Je veux goûter. Direction le supermarché et voilà. Les Twizzlers. Vous voyez de quoi je parle ?


Ces fameux gros scoubidous dans lesquels mordent les post-adolescents dans les films made in US. Je les ai enfin dans les mains. Je me lance. Je goûte : déception de plus. Insipide avec un goût de fraise aussi présent que la vitamine C dans une portion de frite. Une (bonne) chose de faite. Mais problème : J'ai tout un sachet à écouler. Quelqu'un en veut ?

P.S : j'en profite pour resouhaiter un joyeux anniversaire à mon papa qui fêtait ses 61 printemps.

11.7.11

Jour 11.

Rien. J'en avais besoin. Ça fait du bien.

Enfin non, pas rien. Cloitré dans ma chambre toute la journée, j'ai quand même commencé à remplir mon emploi du temps de cet été. Ce sera Britney Spears au Centre Bell (le Bercy de la ville) le 11 août. Et en compagnie de Y. (je vous ai pas parlé de Y. ?), ce sera quelques dates du Fantasia festival (festival de films d'horreur qui diffusent plusieurs avant-premières). Musique et Cinéma. Parfait. Ma vie montréalaise commence.

Petite notice explicative : Y.

J'ai connu Y. par le biais de C., mon collègue dans le magasin de meubles, à Paris. Elle vit à Montréal depuis plusieurs années et à mon arrivée, nous nous sommes rencontrés. Très sympathique. Bon, en revanche, je vais pas m'étendre sur le sujet parce que comme elle lit le blog et que je la vois dimanche... (Mais très sympathique. Vraiment.)

10.7.11

Jour 10.

15 heures de bus.
5 tickets de métro.
1 ticket de bus.
Une centaine de rues.
55 heures de pur plaisir.

Jeudi matin. 5h30. Il faut se lever car le bus nous attend. Armés de nos sacs, S. et moi quittons l'appartement direction la gare routière de Montréal. A 6h30, je peux vous dire que ce n'est pas facile. Départ annoncé à 7h45 et on embarque à 7h15. C'est parti. 7h30 de route à travers le Québec direction le sud. Vous avez deviné ? Pas encore ? Attendez la suite.

On roule et voilà le premier arrêt. Notre chauffeur (surnommé Jackie Chan pour l'occasion. Un rustre mal aimable et mauvais conducteur) nous annonce qu'il faut absolument qu'on fasse changer nos dollars canadiens pour payer notre passage à la frontière. Toujours aucune idée ? Voilà ce qu'on voyait au loin...




Une espèce de grande vague vous envahit quand vous voyez ces lettres. Un rêve qui se matérialise. Des années de petit écran qui deviennent enfin réelles. L'American Dream comme ils disent. En revanche, ce rêve américain doit passer par cette étape angoissante : la frontière. En tant que français n'ayant jamais mis les pieds sur le territoire américain, la troupe de L'Oncle Sam se sont dit qu'il serait bien de me sortir la totale pour m'accueillir. Questionnaire oral, feuillet à remplir (au cas où je serais un serial killer récidiviste), prise d'empreintes, photo de ma bouille, tu paye 6$ et tu peux aller passer 90 jours aux Etats-Unis. Dis comme ça, ça paraît simple mais quand on y est, on se dit qu'on peut se faire arrêter pour n'importe quoi. Téléphone éteint, pas de nourriture à l'intérieur, agents pas très souriants : c'est bien gardé !

C'est reparti pour le bus et avant d'arriver à notre destination, on fait un arrêt déjeuner à Albany. Comment décrire Albany ? Située dans l'état de New York, il s'agit de la ville la plus glauque qu'il m'ait été permis de visiter. Vide. Sordide. Comme centrée sur la gare routière qui est d'une monstruosité à toute épreuve. Impossible de déjeuner dans cet endroit.

Re-décollage assis à l'arrière de la Jackie Chan - mobile. Il est bientôt 16h et nous arrivons. Enfin. La voilà. La belle. L'unique. La grande. NEW YORK ! L'arrivée se passe à Port Authority, gare routière à quelques blocs de Grand Central. Nous sommes attendus chez ma cousine Jean (que je salue et que j'embrasse au passage). On s'engouffre donc dans le métro. Après quelques hésitations (le métro new-yorkais est très loin de celui de Paris. Indications peu présentes, distinction entre les uptown et les downtown, la chaleur et le monde...), on arrive à prendre la bonne rame, la bonne direction et nous voilà arrivés à Park Avenue. A un bloc de Madison Avenue. 2 de Central Park. Les rues sont luxueuses. Tes toiles au dessus des portes d'immeubles et des portiers qui vous accueillent. Je vous pas un dessin. Voilà donc le "palais" où nous allons dormir pendant 2 nuits. Un sublime appartement avec marbre au sol, 2 salles de bain, une cuisine petite mais toutes équipée et une vue magique sur les immeubles de la rue. On y est. On en revient pas. On est en total délirium. On jouit par les yeux.



Mais pas une minute à perdre. Après un excellent dîner concocté par la maîtresse de maison (elle nous en préparera plusieurs à se damner), on part descendre la 5ème Avenue direction Times Square. Longer Central Park. Passer devant le MET. Les boutiques de luxe. C'est quand même pas à côté mais la beauté du décor nous fait oublier les kilomètres. Voilà Times Square. Temple au écrans lumineux qui donnent mal aux yeux, mal au crâne. Le monde. Les touristes. Les marteaux piqueurs. Les boutiques encore ouvertes à 22h. On réalise pas tout de suite où on se trouve la première fois qu'on se trouve au plein cœur de Manhattan.


La visite de l'île se poursuivent les deux jours suivants, direction le sud et ses quartiers branchés.
- Soho et ses boutiques chic et tendances. En plus comme c'était les soldes, on se faisait un plaisir de faire du lèche vitrine



- Le Washington Square Park où il fait bon prendre un bagel pour le déjeuner. Ecouter la musique des nomades et discuter avec les écureuils.



- Greenwich et West Village, des quartiers plus résidentiels, plus calmes, comme on peut voir dans les films et autres séries.


- Chelsea, ses anciennes usines et vieux frigos changés en boutiques de luxe et son marché délicieux.


Puis on arrive à vendredi et on se dit qu'on ne pouvait pas ne pas traverser Central Park alors qu'on est logé à 2 blocs. Le parc est d'une beauté sans nom. Tout comme la ville. On s'y perd, on croise nombre de personnes qui font leur jogging et puis on tombe sur des joueurs amateurs qui se font une partie de Base-Ball. Le cliché est certes là mais il est délicieux.


On continue notre avancée dans cette immensité de nature et on arrive près d'un lac où les amoureux louent des barques. Une vision. Une révélation. Après 2 jours à courir, on a enfin devant nos yeux ce qu'on était venu chercher, voir. Voilà New York. On réalise finalement et on reste bouche bée devant tant de... Je saurais même pas comment dire.

On profite encore un peu de la 5ème Avenue, des soldes. On fait quelques emplettes chez Abercrombie & Fitch, on s'offre un hot dog au coin d'une rue, on visite les grandes galeries de luxe telles que Barney's ou  Bloomingdale's, on rêve devant Tiffany's et on doit déjà rentrer ranger nos affaires pour rentrer. Un aurevoir à ma cousine et à Lily, son chat, qu'on aura surnommé Le Lynxou pendant 3 jours qu'on saute dans un taxi direction Port Authority. Car on ne pouvait pas quitter New York sans une virée en taxi. 3 jours c'était vraiment trop court et un sentiment de tristesse nous hantait dans le trajet de bus retour. Autant vous dire que faire sa nuit dans un bus quand on est blasé, c'est assez compliqué. Albany est aussi moche au retour qu'à l'aller, la frontière canadienne pose beaucoup moins de problème. Arrivée à Montréal à 6h et on s'endort dans la foulée.

Stella, elle, est rentrée quelques heures plus tard pour Paris. Ce dimanche aura été intense. Je suis finalement seul dans ma chambre. L'aventure PVT commence enfin pour moi. Je pense que c'est officiel.

5.7.11

Le Village.

Jour 5.

9h. Je tourne en rond dans mon lit depuis une demi heure. Je me réveille nostalgique et un peu découragé. Vais-je vraiment y arriver ?

Un Burger King et un cinéma cet après-midi me remonteront peut-être le moral.

MAJ : Impossible de trouver le Burger King avec ma tête de linotte. En revanche, la séance de cinéma fut intéressante. Super 8 de J.J Abrams en VF. Enfin non, en québécois. Déroutant. Parfois ridicule. Je vous dirais ça après avoir passé tout un été au cinéma...

4.7.11

Jour 4.

Je vais vous parler d'une chose que l'on compare souvent entre la France et le Canada : l'administration. Et aujourd'hui, souhaitant aller me procurer un numéro d'assurance social auprès du Service Canada, j'ai pu constater avec bonheur ce que tout le monde dit. Oui : La France fait chier avec sa paperasse.

Voyez plutôt. On arrive l'air guilleret au Service Canada du centre ville. C'est un peu l'équivalent de la Secu en France mais en un peu plus chic. L'accueil nous reçoit et j'annonce "Bonjour, je viens récupérer un NAS (comprenez Numéro d'Assurance Sociale)". 2 minutes. C'est le temps que la dame a pris pour me donner un papier à remplir ainsi qu'un petit crayon, me dire d'aller m'assoir dans un coin et m'annoncer "à peu près une heure d'attente". Ok, une heure et S. n'a pris aucun magazine.

Sauf que 45 minutes plus tard, on m'appelle. 10 minutes. C'est le temps qu'il a fallut à l'agent du Service Canada pour recopier sur son ordinateur ce que j'avais remplis sur le papier (noms des parents, numéro de téléphone, adresse), me faire lire un papier explicatif et m'imprimer mon numéro de NAS. Voilà. Tout est dit. Ha oui, une carte me sera envoyée à l'adresse inscrite avec le numéro dessus mais en gros, à part si on me la demande, suffit juste de mémoriser le numéro.

Je récapitule :
- 2 minutes à l'accueil
- 45 minutes en salle d'attente
- 10 minutes d'entretien
TOTAL : 57 minutes.

Alors quand j'entends ma mère me dire que ça fait 2 semaines qu'elle attend un dossier de la Secu...

Après tout ça, un peu de shopping s'imposait.

P.S: Nous avons profité de notre virée en ville pour acheter nos billets de car pour New York. 5 jours au cœur de la Grande Pomme chez ma cousine Jean (qui vit accessoirement sur Park Avenue / Upper East Side). Le tout pour 124$/personne soit 88€/personne aller/retour. Elle est t'y pas belle la vie ?!

L'humour québécois.

Une avancée technologique.

3.7.11

Jour 3.

Après deux nuits à dormir dans un van, on s'est dit qu'il fallait bien qu'on déménage. On arrive dans la colocation au 1255 rue Beaudry. On est parisien, on a la classe : on fait donc le trajet auberge - colocation en taxi ! A peine le temps de poser nos affaires et découvrir un peu les lieux qu'il faut partir pour laisser l'appartement au colocataire qui, accessoirement, vient aussi d’emménager. Il veut ranger, s'installer, faire sa tambouille, enfin bref, sa vie quoi.

On a 5 heures à tuer. Que faire ? C'est donc reparti pour découvrir la ville.

Chinatown : OK (petit mais dépaysant).
Le Vieux Port : OK (excentré mais relaxant).

19h. On décide de rentrer à l'appartement. Et là on entre dans le vif du sujet : faire ses courses à Montréal. Une énorme partie de rigolade. Devant tous les rayons, on ne fait qu'un constat flagrant : "C'était quand même plus facile quand c'était maman qui faisait les courses". Mais on perd pas espoir et on se lance. Pain. Jambon. "C'est combien parce qu'il faut prendre le moins cher!". Yaourt. Et premier obstacle : le lait. Quand en France on a du mal à choisir entre l'écrémé, le demi-écrémé et peut-être le matin digeste, au Canada, on a le choix entre 20 (et je suis gentil) sortes différentes de lait. Tous les pourcentages de matières grasses possibles et inimaginables, dans tous les formats, avec bouchon, avec bec verseur... On panique. Et encore, je vous parle pas du rayon Chips. Mais l'avantage de faire ses courses au Canada, c'est qu'il est possible d'en faire à toute heure de la journée. Les petits "arabes du coin" parisiens laissent place à ce qu'on appelle les Dépanneurs. Tenus en grande majorité par des chinois, ils sont ouverts tard le soir et vous proposent boissons, chips, confiseries et cigarettes, avec en prime, des bornes de retrait d'espèces. Des petits temples dédiés au gras et à la dépense. A côté de ça, vous avez des chaînes de supermarchés qui sont ouverts 24h/24 et 7j/7. Oui madame : faire ses courses à 3h du matin devient possible pour les insomniaques.

Dans tous les cas, on a toujours de bonnes surprises, de nouveaux produits, des "trucs" à tester et on se fait vite rattraper en caisse par la taxe qui se rajoute. Impossible à quantifier car différente en fonction de ce que vous achetez, elle ne s'applique pas sur les produits de première nécessité et non-modifiés càd la viande, les légumes, etc...

En parlant d'achats, je viens d'acheter mon premier cellulaire (comme ils disent ici). On m'avait prévenu : "Attention ! Au Canada, on te facture les appels émis (sortants) mais aussi les appels reçus (entrants)". Idiotie de la vie me direz-vous. Alors moi je dis "Non" à la facturation à tout va et j'opte pour un forfait tout illimité, y compris appels et sms à l'international pour 39$/mois. Avantage : aucun papier demandé, pas d'engagement, pas de débit sur compte. Il suffit d'y retourner tous les mois ou de les appeler pour payer. Merci Public Mobile. Inconvénient (et de taille) : on obtient pour 50$ en plus (prix le plus bas) un magnifique petit téléphone portable datant du début de l’ère cellulaire. Petit, en plastique, à clapet et sans appareil photo. Le temps de l'iPhone est révolu... Mais il est couleur. C'est cool ça, non ?

Premier McDo

Vue du Vieux Port

Chinatown

1.7.11

Métro

Jour 1

Réveil à 10h. Enfin non, 7h parce que biologiquement parlant, il est 13h et qu'on a jamais dormi plus tard de notre courte vie. Mais après une nuit comme la nôtre, on se force un peu à dormir plus longtemps. Histoire de ne pas être crevé toute la journée.

Donc je disais. Réveil, petit-déjeuner qu'on appelle ici déjeuner et on commence tranquillement à regarder les annonces d'appartement. Et on se met à angoisser. Des annonces, quelques photos, encore des vieux de 60 ans qui cherchent des colocataires et soudain, une annonce à 3 rues de l'auberge. On appelle et on prend rendez-vous pour dans... 30 minutes. Autant vous dire qu'heureusement que S. avait déjà pris sa douche. On se dépêche, on y va, on voit, on a de très gros doutes et retour case départ.

Plan B. On accepte une colocation d'un mois chez un ami d'un ami d'un ami qui n'est pas vraiment un ami mais un contact sur Twitter (que je salue au passage. Je les salue tous en fait). On se sent soulagé mais un peu blasé de se dire que si on "abandonne" aussi vite, on va jamais réussir à trouver un logement pour plus longtemps. Mais on se justifie facilement avec le décalage horaire.

Il est temps d'aller faire notre premier tour en ville alors. Métro et l'achat de notre premier ticket, valable 3 jours consécutif pour 16$CA. Station Berri-UQAM et la Rue Ste Catherine (grande rue commerçante qui traverse tout le centre ville d'est en ouest). 3 heures de marche et on découvre que Montréal est en fin de compte une ville où il fait bon vivre. Bon ok, il fait lourd et humide mais qu'est ce que 26° humide quand on est face à un autre monde ? On s’émerveille devant un petit bout du Village, les boutiques, les restaurants, les parcs, les restaurants, "Oh y'a un H&M et un Zara", les restaurants (oui, on a quand même l'impression que les canadiens ne font QUE manger), le début du Festival International de Jazz de Montréal et toute la population entassée près des scènes... Enfin bref, tout fourmille et encore, on est le 1er Juillet, fête nationale au Canada donc pratiquement l'ensemble des commerces sont fermés.

On rentre sur les rotules mais heureux de cette première journée. Ce n'est que le début de nos aventures. En revanche, 24 heures après notre arrivée, on ne réalise pas encore qu'on est à l'autre bout de la planète. L'américanisme impressionne, la francophonie perturbe... Un an pour s'y faire, ce doit être jouable.

"La chambre" de l'auberge

Le départ

Se réveiller à 9h : 15 minutes de retard 

Étrangement le réveil fut facile. Pas stressé, pas speed. Facile. On se dit que c'est une longue journée qui nous attend (et on a pas tort) alors on prend un bon petit-déjeuner en compagnie de sa mère qu'on sent quand même un peu fébrile. On se laisse 2 heures qui finir les derniers préparatifs et on répond comme on peut aux sms de bon voyage. "C'est génial, tu vas voir...", vous vous souvenez ?

Arrivée de mon amie A. qui m'emmène chez S. avec qui je pars  à 11h30 : OK


Je remercie encore A. de m'avoir amené jusqu'à chez S. dans le 20ème arrondissement de Paris. En temps normal, le trajet Cergy - Roissy/Charles De Gaulle est plutôt simple. Même département, c'est tout droit et on en a pour une grosse demi heure. Mais comme on aime bien se mettre des petites épreuves, on se rend compte la veille qu'on ne part pas de Roissy mais d'Orly.

Arriver chez S. à 12H30 : OK (non sans mal parce qu'on oublie quand même que le périphérique parisien reste le périphérique parisien, à toute heure).

Paris. No comment.

Arriver à l'aéroport d'Orly à 13h30 avec la mère de S. et S. : OK


J'avais déjà rencontré la mère de S. auparavant. Elle me fait beaucoup penser à la mienne. Gentille, marrante et un peu délurée. En revanche, la mère de S. a une fâcheuse manie de rouler à 70km/h sur l'autoroute. Alors on se fait quelques frayeurs ; on sourit au poids lourd derrière qui klaxonne comme un fou ; on se demande si on va arriver un jour. Le trajet Porte Des Lilas - Orly paraît long. Mais on en rigole.

S'enregistrer, passer la douane et la sécurité à 14h30 :  45 minutes d'avance.


Cette étape comporte toujours 2 phase de stress. La première à l'enregistrement. On pose sa valise et on regarde le poids augmenter. "S'il vous plait mon dieu, faites que ma valise ne dépasse pas les 23 kgs parce que j'ai pas du tout envie de payer le surplus". 21,5kg : on est soulagé.
La deuxième se passe à la sécurité. On s'y rend et on constate que la France entière a eu envie de partir en vacances le 30 mai. Il y a foule aujourd'hui. Et quand je dis foule, je dis : familles de 50, poussettes, enfants qui crient et tout ce qui va avec. Alors quand on arrive devant le tapis roulant, on se crispe. Il faut poser le bagage cabine, enlever sa ceinture, enlever sa veste, on fait péter le téléphone, l'ordinateur, la console de jeu et S. se déchausse. 3 secondes sous le portique et il faut tout remballer, en essayant de ne pas ralentir le mouvement et laisser la place aux suivants parce que vous, vous avez une conscience morale alors que la famille de 50 devant prend tout son temps. Tout est remballé, un petit "t'as rien oublié?" et c'est bon, on est libéré.

Embarquer à 15h30 pour un décollage à 16h : 2h de retard.
Vous savez ce que c'est de passer 7H30 dans un avion avec 1m2 d'espace viable autour de vous ? Rajoutez à cela 1h d'attente dans un hall d'embarquement pour cause de "vérification technique" (ça donne déjà le ton) et 1h d'embarquement, de déplacement, etc… L'énervement du début commence à disparaître au bout d'un heure de vol quand on vous apporte le plateau repas pour se transformer en agacement constant au bout de 4h de vol : "On a fait que la moitié!". Impossible de dormir, on remercie gracieusement les quelques familles de 50 qui ont décidé d'aller aussi au Canada pour les vacances.

Arriver à Montréal à 17H45 : 2h de retard (cela parait logique).

Quand on fait un aussi long voyage pour la première fois, on s'extasie d'un rien. L'aéroport est grand, les hommes de la sécurité sont effrayants, les gens parlent un dialecte qu'on a encore du mal à assimiler. Et puis, on redescend vite de notre petit nuage quand on passe à l'immigration. Car oui, en tant que PVTiste, il me faut aller dire aux autorités que je viens provisoirement envahir leur territoire. Une grande salle, une liste d'attente : le genre d'endroit où faire un pet de travers serait mal vu voire répréhensible. On vous appelle et là, ô joie, on tombe sur une demoiselle très charmante à l'accent chatoyant qui vous demande pourquoi vous êtes ici. En 20 minutes, la demoiselle vous tamponne votre passeport, vous explique quoi faire, vous offre votre joli permis de travail canadien et fait le tout de façon très pro alors que vous êtes son premier PVTiste ("Bah oui normalement ça se fait à l'étage mais comme leurs impressions sont cassées…").

Un taxi. 45$ CA. On arrive Chez Jean, une auberge sur 3 niveaux, conviviale, sympathique : le charme québécois. Un jeune homme nous montre notre "chambre". On s'installe et après une courte visite du quartier, on décide d'aller enfin dormir. Il est 23h30 heure locale soit 5h30 heure française. Une longue journée.