Le mois de décembre, que ce soit en France ou au Canada, est toujours
un mois très chargé. Les examens pour certains, les préparations des
vacances pour d'autres, l'organisation des fêtes pour tous... On y
échappe pas. Pour ma part, c'était accueil de mes amis venus tout droit
de Paris. Et question chargé, mon mois de décembre a été assez "intense"
(comme ils disent ici).
Arrivée des 2 premiers
parigots, Damien et Émilie, vendredi 2 décembre. But de la manœuvre :
aller les chercher à l'aéroport + les ramener sains et saufs à l'appart +
commencer le plus tôt possible la découverte de la ville (en
l'occurrence, ce fut la poutine d'entrée de jeu le soir même). On
commence fort! Mais le problème quand on reçoit des gens, c'est qu'on
s'applique toujours à faire bien, prévoir, avoir un programme... qu'on
arrive jamais à tenir. Le mieux est l'ennemi du bien. Alors on fait face
à la déception une soirée et on remonte vite en scelle parce que quand
même, même si tout n'est pas comme vous l'aviez imaginer, vos amis sont
là et c'est le plus important. On se fait alors un mini planning,
quartier par quartier. Au passage, on redécouvre la ville avec un oeil
nouveau et entre deux longues promenades, quelques "Alors ça, c'est..." et des "Elle est où Emilie? - Elle prend l’écureuil en photo..."
(C'est fou ce que des petites bêtes à poils peuvent faire comme effet
sur la citadine en quête de nature), on se remémore le bon vieux temps.
On continue les délires laissés quelques mois auparavant et on s'en fait
d'autres. On s'organise même des espèces de soirées à thème. "Dates Night".
Comme son nom l'indique, une soirée où chacun des participants doit se
trouver un rencard. On mise tout sur les sites de rencontre et on
arrive, tant bien que mal à tous se trouver un compagnon pour la soirée.
Un peu de fraîcheur. Au final, c'est la fille qui a tiré le gros lot.
Ce sont toujours les filles qui tirent le gros lot. Allez comprendre
pourquoi...
Et au bout d'une semaine, on change de
décors. Direction New York. Le point fort du séjour des parigots. Et
c'est intéressant de voir que même au bout de la deuxième fois pour ma
part, l'engouement est toujours intact. Voire même plus intense. Bon ok,
je ne logeais plus dans l'Upper East Side mais à Harlem. MAIS... New
York quand même!! Et puis c'était amusant de voir Damien et Émilie vivre
ce que j'avais vécu la première fois : les 7 heures de bus sans
possibilité de dormir, la douane qui fait quand même un peu faire pipi
dans son slip (même si on est tombé sur la douanière la plus
"sympathique" du groupe), l'amabilité du chauffeur du bus (je crois
définitivement que c'est un critère de sélection dans les compagnies de
bus). Le périple obligatoire...
- "C'est bien là ?"
- "Oui. Mais y'a pas de clef dans la boîte aux lettres.
(regard paniqué.)
- "Bon bah je pense qu'il va falloir appeler le gardien..."
- "Attends je sonne à tous les étages pour voir."
- "Émilie, c'est toi qui a le papier. Il s'appelle comment le gardien?"
Arrivée
à New York quelque peu inquiétante. Des bagages aussi lourds que des
sacs de briques. Un gardien d'immeuble, Wayne, proche de l'itinérant,
odeur incluse. Un appartement indisponible parce que Wayne n'a pas jugé
bon de faire le ménage pour l'heure prévue c'est-à-dire 14h. Il était
17h. Bref, une arrivée quelque peu inquiétant. Mais pas le temps de
trainer. On commence fort avec un concert à Brooklyn. (Commencer fort,
c'est un peu devenu notre créneau.) YELLE, groupe français.
Ironique, non? S'enchaineront ensuite les jours suivants l'arrivée de la
3ème parigote, Laetitia, beaucoup de marche à pieds, des trajets en
métro interminables. Des "Faudrait que j'aille aux toilettes. On va
aller au Starbucks...". Des sessions shopping à ne plus savoir où donner
de la tête. Des lumières, beaucoup de gens, beaucoup de "No thanks!".
De l'émotion lors d'une messe avec chorale gospel. Pas mal de "Oh My God
il fait froid!" et un verre en haut d'un building. Bref, 5 jours à
aimer la grosse pomme. Ville où naquirent des envies, des désirs (un PVT
New York, moi je suis méga-preneur!), ville de tous les fantasmes qu'il
faut malheureusement quitter car toutes les bonnes choses. Une mauvaise
ne venant jamais seule, 3 jours plus tard, les 2 premiers parigots
devaient déjà partir. Le début des hostilités.
Vous
avez déjà eu cette étrange sensation que le temps prenait une autre
dimension? Les courtes périodes deviennent étrangement longues, comme si
deux simples semaines avaient duré un mois entier et en même temps, ces
deux premières semaines avaient parues tellement courtes. Et comme si
cela ne suffisait pas, les départs ont toujours tendance à se faire en
masse. Je disais au revoir à Damien et Émilie mais aussi à mon ami Paul
qui avait trouvé un emploi dans sa ville d'origine, Edmonton, à l'est du
pays ; à mon amie Kathi qui avait fini son semestre à Montréal et qui
par conséquent, devait rentrer en Allemagne ; à mes amis Yohane et Juan
qui rentraient dans leurs familles respectives pour les fêtes. Et là,
c'est un peu le flashback. Le jour où vous avez quitté tous vos proches
pour traverser la planète. Vous vivez ces départs comme la situation
inverse. Ce sont les autres qui vous "quittent" et c'est assez affreux.
Heureusement, Lætitia était là. Nous allions nous retrouver tous les 2
seuls, de quoi nous rapprocher à nouveau. La distance et le temps font
parfois quelques dégâts.
"Si je suis venue, c'est surtout pour te voir toi. J'aurai d'autres occasions de revenir et visiter Montréal."
Les
10 jours passés avec Lætitia ont été l'occasion de relâcher tout le
stress engendré par l'organisation des deux premières semaines. Pas de
planning. Juste profiter. Quitte à ce qu'on ne sorte pas car l'envie
n'était pas là. C'était aussi pour moi une bonne occasion de réapprendre
à manger. On va dire qu'au fil de mon séjour, certaines notions se sont
perdues, comme... les fruits et les légumes. Plus le début de mon
initiation au thé. Enfin bref, les prémices du nouveau-pas-si-nouveau
moi. 10 jours à se concentrer sur soit-même, à se faire du bien. Et à
longuement discuter. Se rendre compte qu'on est heureux d'avoir fait le
choix de changer de vie. Heureux de s'entendre dire qu'on a changé.
Heureux d'être là. Et puis c'est le moment de célébrer Noël. Et comme on
est loin de la famille, on se recentre sur les amis. Dîner avec les
colocataires et la parigote. Se mettre sur son demi 31. Apprécier les
rues recouvertes de neige. Savourer les petits cadeaux échangés. Se
rendre que finalement, Noël n'est pas une fête pour se faire des cadeaux
mais pour se retrouver avec les gens qu'on aime et passer un bon
moment. Et bien manger. Très important, le bien manger!
Et
les hostilités continuent et s'achèvent avec le départ de la 3ème
parigote. Ce mois si intense se termine sur des larmes retenues. Et une
chambre qui devient subitement vide. Mais d'un vide dont vous ne vous
souveniez plus du tout. Vous êtes partagé entre une certaine nostalgie
et une paix intérieure d'avoir passé un mois formidable. Et aussi un peu
de joie parce que ça fait aussi plaisir, qu'on se le dise, de se
retrouver un peu seul. De se retrouver tout court. Après presque un mois
à vivre les uns sur les autres. Même eux ont du être contents de
rentrer chez eux...
La fin de ces vacances signe mon
retour à ma vie montréalaise. Le retour au restaurant. Le retour à la
réalité. Aux habitudes et aux premières tempêtes de neige. Et au temps
que j'ai passé ici. Car oui, 183ème jour passé ici : je célèbre donc mes
6 mois. Un anniversaire que je ne pouvais pas manquer. 6 mois de passé,
il en reste donc encore 6 à vivre. Et la prochaine étape, c'est la
Californie dans déjà 9 jours. Que le temps passe vite!
En
y réfléchissant, le mois de décembre est certes un mois très chargé
mais mon petit doigt me dit que les mois à venir le seront tout autant.
Affaires à suivre...
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