2.1.13

Nouvelle année. Nouveau départ?

Bon et bien, il est de bon ton de vous souhaiter une bonne année 2013. Tout plein de bonheur, de bonne choses... Enfin tout le baratin habituel que votre entourage a du déjà vous marteler.

De mon côté, j'ai décidé que 2013 était l'année où j'allais être heureux. Parce qu'être heureux n'est pas une chance mais un choix. Et je vous avoue que j'en ai bien besoin.

Voilà maintenant 2 mois que je suis rentré de Montréal et ce retour n'a pas été de tout repos. La brutalité du choc des cultures que je me suis pris dans la gueule. La solitude face à des gens avec qui j'ai perdu toute connexion. Une ville qui vous bouffe en un rien de temps. En somme, la violence.

Un mois avant mon départ, je m'étais dis qu'il fallait que je me remette sur pieds dès mon retour, pour éviter de me morfondre dans ma chambre. Je me connais un minimum. Je me suis laissé une semaine de repos, histoire de revoir la famille, les amis et j'ai ensuite enchainé quelques entretiens. Je me suis dis : "Jonathan, il te reste précisément 10€ sur ton compte. Tu as donc besoin d'argent rapidement. Et quand je dis rapidement, c'est RA-PI-DE-MENT. Et puis accessoirement, il y a ta belle-soeur et ta mère qui ont parié sur le fait que tu trouverais pas de boulot avant les fêtes (sympa la famille!) Donc RAPIDEMENT!". Un entretien de patissier, une matinée à faire des cakes dès 8h du mat' et 2 entretiens chez Starbucks plus tard, j'ai commencé chez Starbucks à peine 1 mois après mon retour. En 25h certes mais en CDI quand même. (Maman, Sandrine, j'ai gagné!)

J'avais vraiment besoin de me concentrer sur autre chose que sur mon retour. Ne pas ruminer le fait que Montréal me manquait énormément. Mes amis. Ma vie. Ma liberté. Mais à trop vouloir oublier, on se fait vite rattraper par le trop plein d'émotions. J'avais décidé de ne pas pleurer pour mon départ. Je ne voulais pas que mes amis me voient les larmes aux yeux. Et j'ai tenu comme ca pendant 6 semaines. Et un jour, dans le RER, je me suis effondré. Une vraie pauvresse qui réalise subitement la dureté de la situation. Qui réalise que ca fait un mois qu'elle fait comme si tout allait bien. Qui fait des sourires et des blagues pour camoufler la tristesse et la déprime. Qui réalise que même entourée, elle se sent bien seule dans cette situation que personne ne peut vraiment comprendre. La fatigue du rythme décousu de Starbucks n'arrangeant pas la situation. Alors quand je vous dis que pour 2013 j'ai vraiment besoin d'être heureux, hein! Va falloir travailler dur.

Parce que finalement, cette année à Montréal aura changé beaucoup de choses ici. La plus importante étant mon rapport avec mes amis. Et je ne pouvais qu'attendre d'être revenu pour m'en rendre compte. Il y a tout d'abord ces relations qui, avec le temps, ne changent pas du tout. On se rassure de les avoir et c'est sur celles-ci qu'on se raccrochent tout de suite. Quel plaisir! Puis il y a celles qui ne comptaient pas parmi vos plus chères et qui se révèlent plus agréables, parce que simples. Et malheureusement, il y a ces relations qui ne sont plus comme avant. Des gens avec qui vous étiez pourtant proches et dont l'amitié n'a finalement plus le même goût. Une amitié affadie. Amère. Comment est-ce possible? Ca vous turlupine quelques temps et puis vous vous souvenez de ce que vous aviez appris à l'étranger : que la vie parfois est ainsi et qu'il faut accepter certains changements sans pour autant en être désolé. C'est comme ça!

Côté famille, rien ne change vraiment. De mon côté, je suis ravi de revoir mes frères et leurs petites familles respectives. De revoir mon neveu et filleul, grandi et tellement beau. La situation avec mes parents me semble améliorée. Je suis retourné vivre chez eux mais je pense avoir réussi à leur montrer que j'étais plus mature et que je savais faire entendre ma voix. La relation avec ma mère s'est assagi sans être pour autant sans haussement de ton et celle avec mon père est plus saine. Nous n'aurons jamais de relation père/fils à l'américaine, autant se l'avouer mais je sens quand même dans sa voix qu'il est content que je sois rentré. Ca me fait toujours sourire. Intérieurement.

Doucement je positive. Ca va de mieux en mieux au boulot. Après des début difficiles et un rythme compliqué à prendre, je m'intègre de mieux en mieux et je gère à peu près mes recettes. Je récupère peu à peu mes anciens instincts dans Paris et la connexion avec la ville revient. Je reprends doucement ma place dans la vie de mes amis locaux qui font semblant de ne pas m'avoir oublié (*clin d'oeil*) et je tache tant que je peux de ne pas perdre celle que j'avais dans la vie de mes amis montréalais. Je ne déprime plus. Je regrette même d'y être passé et d'avoir fais chier quelques uns de mes amis au passage mais ces derniers me diront toujours que ce n'est pas grave et que c'est ce que font les veritables amis (*clin d'oeil* (toujours le même, je ne sais pas cligner de l'oeil droit)).

En revanche je me désole toujours face à un point chez moi qui visiblement n'a pas changé : mon obsession de l'amour. Je peux faire semblant tant que je veux pour faire croire que l'amour ça pue, que ca ne m'interesse pas, que les couples me dégoutent et que je ne suis pas prêt, je sais pertinemment face à moi même que j'ai autant de crédibilité que pourrait en avoir Nicolas Sarkozy en juré de La Nouvelle Star. Comme si, me trouver quelqu'un me permettrait de mieux appréhender le retour et de me sentir plus accompli. FAUX! Et je le sais. C'est ça le pire. Mais que voulez-vous, comme dirait Céline, "On ne changeeuuh paaaaaa-haaaaa". Enfin un peu quand même. La maturité m'a appris à être moins passionné dans mon rapport avec autrui. Moins m'enflammer, moins espérer et ainsi mieux digérer. Un peu comme un Rennie.

Mon horoscope (source : Glamour de Janvier 2013, autant dire que ce n'est pas une référence) me dit que 2013, c'est mon année et que j'aurai énormément de succès. Alors j'y crois, j'y crois pas, j'en sais rien... (espérons quand même qu'ils aient raison, hein!). Mais en tout cas, je commence l'année serein, une bonne résolution entamée, sans aucun projet d'avenir précis mais avec la certitude que de nombreuses surprises pointeront le bout de leurs nez pendant cette nouvelle année. 2013, l'année où je décide d'être heureux.

Ce qui me permet de finir en beauté ce blog qui n'a maintenant plus raison d'être. Vous m'avez suivi pendant plus d'un an. De mon départ à mon retour. Mes hauts, mes bas, mes très bas, mes trop bas. Mes coups de coeur comme mes coups de vent. Je n'oublierai jamais Montréal qui a été la ville où finalement, j'ai débuté ma vie. Je sais au fond de moi que j'y retournerai un jour. Pour des vacances ou pour la vie, l'avenir me le dira. Elle restera toujours dans mon coeur, ainsi que ceux que j'y ai rencontrés. Je les embrasse au passage. Je leur dis merci. Je leur dis je vous aime et je signe le tout d'un John Le Caribou.

Pour information, je me dis que j'irais bien faire un tour du côté du Japon pour mes 30 ans. On se donne rendez-vous dans 4 ans?

Des bisous.

15.10.12

Jour 472.

Encore un dimanche soir inoubliable. Encore une de ces soirées parfaites qui va me faire regretter Montréal. J'aurais passé un an à compter les jours depuis mon départ. A l'endroit. Et depuis plus d'un mois, je me suis mis à les compte à l'envers. Plus que... Plus que..  Jusqu'à mon retour en France.

Des soirées comme celle-ci, il ne m'en reste plus beaucoup. Encore quelques jours, quelques semaines et il n'y en aura plus du tout. Plus de karaoké le dimanche soir à chanter à tue tête et à se déhancher. Mais je vais perdre tellement plus. Perdre tout ce que j'ai construit. Perdre tout ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Perdre mes habitudes, mes amis, ma vie. Perdre Montréal. Je vais me perdre. Ca fait mal rien que d'y penser...

Encore un dimanche soir inoubliable qui me permet de me rendre compte que j'ai vécu des choses formidables en plus d'un an. Je repense à mon arrivée. Un moi timide, hésitant et quelque peu effrayé par ce voyage. Cette version presque vierge de moi qui n'avait rien fait de sa vie. Un moi à des milliers d'années du moi que je suis devenu. Un moi plus curieux, plus aventureux et plus désireux. Quelqu'un de plus fort. De plus confiant, qui sait que les choses sont possibles si on s'en donne la chance, la possibilité et si, finalement, on y croit.

J'ai pas souvent pensé à ce qu'allait être ma vie de retour à Paris. Pas souvent... jusqu'à maintenant. Y penser devient une évidence car la date butoire approche à grand pas. Et c'est pas forcément joli à voir. Bien sur, retrouver mes proches, ma famille, mes amis m'enchante et me ravit car j'ai hâte. Mais il va aussi falloir que je refasse ma vie avec ce que j'ai appris dans une ville qui elle, n'aura probablement pas changé. Le retour va être dur. J'en ai conscience. Tant mieux, je me dis.

Mais en ce dimanche soir inoubliable, je ne veux pas penser au pire. Je veux me dire que la vie est belle comme elle est. Je veux me concentrer sur les bons moments, profiter de mes derniers instants sans (trop) penser à l'avenir. Me dire que la vie est ainsi, que je retrouverai un jour Montreal. Ne pas considérer mon départ comme une fin. Plutôt comme une nouveau chapitre. Une nouvelle aventure. Me dire que que des aventures, j'en aurai tout plein d'autres. Dont certaines seront faites de karaoké le dimanche soir, à chanter à tue-tête et à se déhancher. Je le sais.

11.10.12

Previously On "Le Journal De Caribou John"...

Voilà un mois que je suis rentré de mon Road Trip dans l'ouest. Oui, je sais, j'aurais pu/du vous raconter tout ça plus tôt mais le retour + les retrouvailles avec les amis + la flemme (autant le dire) = vaut mieux quand même tard que jamais!

Pour rappel ou pour ceux qui apprennent que oui, je suis parti sur la route pendant 2 mois (et donc non, je ne me suis pas enfermé dans une grotte), je suis parti le 18 juillet dernier avec J. direction Creston, un petit village tout au sud du BC (comprenez Colombie Britannique). Nelson, Banff, Jasper, Whitehorse, Anchorage, Juneau, Vancouver (pour ne citer qu'elles) et 2 mois plus tard, je suis revenu à Montréal le 10 septembre, après un petit week end rapide à Toronto (c'était presque sur la route...). 3 jours de bus aller. 3 jours de bus retour. Le reste en voiture avec A. et V., le cul rivé sur le fauteuil arrière gauche. Un road trip, le vrai de vrai!

A chaque fois qu'on me demande comment était l'aventure, je réponds toujours que c'était bien (évidemment que ça l'était), tout en ayant une certaine retenue. Oui, je vous avoue, c'est quand même difficile de résumer 2 mois de road trip en 2 minutes. Alors "C'était cool!" avec un grand sourire passe très bien. Mais je me suis finalement rendu compte qu'il était difficile de raconter ce genre de choses. Déjà la lassitude de devoir répondre à la même question à chaque rencontre fait que... Mais c'est surtout, comment voulez-vous raconter 2 mois de votre vie à quelqu'un d'autre? 10 jours sur l'île de Malte ou 2 semaines chez papy/mamie en Normandie à la rigueur mais 2 mois sur la route ? De un, vous ne savez pas par où commencer car de deux, vous avez quand même peur de faire chier votre interlocuteur. "C'était cool!".

Mais plutôt que vous raconter tout en détail et de vous confectionner un petit diaporama tout mignon, tout joli, (tout chiant) de derrière les fagots, voici une petite vidéo qui résumera bien ce fameux été dans l'ouest et surtout l'esprit. Nous avons passé 2 mois à faire ce que nous appelons la Danse de la crevette, née d'une soirée arrosée à Tadoussac. Devenue symbole de notre amitié, on ne pouvait pas passer à côté de l'occasion de l'inaugurer pendant notre road trip.



Cependant, ne vous inquiétez pas. J'ai tenu lors du voyage un petit carnet jour par jour avec nos aventures. Dans les semaines à venir et à l'aide d'un bon scanner, je vous ferai partager mes péripéties. Quand il y en a plus, il y en a encore. Stay tuned !

29.6.12

Speak White.

Un poème qu'un ami m'a fait découvrir. Pour comprendre ce qu'était le Québec il y a de ça 50 ans : un territoire contrôlé par des entreprises anglophones, où le gouvernement favorisait le travail au dépit de l'éducation. Un Joyau mal taillé. Un poème trésor, signé Michèle Lalonde.


Jour 365.

Voilà, nous y sommes. Aujourd'hui, cela fait 1 an que je suis à Montréal. Et je peux vous dire qu'un an ca passe à la vitesse de l'éclair. J'en parlais avec Angie, ma colocataire l'autre soir. On se remémorait notre première rencontre, le nouvel an, certains week-ends et autres événements. Un an. Déjà.

La fin d'une aventure mais le début d'une autre. J'ai reçu cette semaine mon visa touriste que j'attendais avec impatience. Avec la préparation de notre semaine à Tadoussac pour aller voir les baleines, la fin de mon experience chez Juliette & Chocolat et quelques autres points à régler comme notre grandiose soirée de dépendaison de crémaillère, la semaine à été assez mouvementée.

Et à partir de maintenant, on à va compter les jours jusqu'au départ à l'ouest. J-20!

(Ca ne se sent pas à l'écran comme ça mais en écrivant "J-20", j'ai fais un énorme "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!" dans ma tête. Oui, je ne pouvais pas le faire en vrai, je suis à la bibliothèque...)

19.6.12

Jour 354.

Ca y'est, c'est bientôt la fin. La fin de mon visa. La fin de ma vie à Montréal. Enfin pas totalement parce  que j'essaye de prolonger un peu le plaisir avec l'été. Ma demande de visa touriste envoyée, je n'ai plus qu'à croiser les doigts pour l'avoir. Vous n'imaginez pas le stress total! J'ai pas envie que mon année ici se termine comme ça. "Rentre chez toi!".

Parce que mon été va être magique.
Parce que mon été sera encore une chose que je garderai en mémoire.
Avant de rentrer.

Et ce souvenir à un prix. Pour le moment il s'élève à 140$! Le prix de mon billet de bus direction l'ouest du pays. Presque 3 jours de bus pour atterrir à Creston en Colombie Britannique, petite ville du côté de Calgary et à la frontière américaine. Premier arrêt avec mon amie Joannie pour aller cueillir des fruits, se faire une peu d'argent et attendre que mes colocs Angy et Vince arrivent en voiture pour les rejoindre. Direction ensuite Banff, Jasper, le Yukon et l'Alaska avant de redescendre sur Vancouver. Le road trip au sens propre du terme. L'accomplissement de mon année ici. Vous n'imaginez pas l'excitation totale!




Et c'est en préparant ce voyage que j'ai remarqué que l'Homme avait besoin de concrétiser les choses pour les accepter. Un voyage à l'ouest, vous vous en doutez bien, ça ne se fait pas en 3 heures, hop, hop, on va là, là et là, on se casse tel jour et pouf padoum, le tour est joué! Il faut se mettre d'accord, planifier un minimum le trajet tout en laissant un maximum de liberté. Mais tout cela reste assez abstrait. Alors il faut de quoi le rendre plus réel. En fonction du projet, le début de la concrétisation se fait de façon différente. Pour notre part avec Joannie, la première chose qu'on a faite a été d'acheter.... un couteau suisse. Moi et couteau suisse.... Vous n'imaginez pas le décalage total!


S'en sont suivis les problèmes de tente que finalement, la mère de Joannie nous offre gentiment en plus des sacs de couchage qu'elle nous prête, l'achat d'une lampe de poche, d'une assiette, de couverts, d'un tapis de sol... et bien évidemment du ticket de bus. Question concrétisation, on a un atteint un level assez haut pour se dire "Oh merde, dans un mois on part...".


Ha oui parce que... "Oh merde, dans un mois on part..."!


Vous n'imaginez pas la joie totale!
















Reste plus qu'à avoir mon visa, hein...

2.6.12

Hôte, qu'est ce que c'est?

Je ne pense pas vous avoir déjà parlé de mon travail. Hôte. Là où je travaille, Juliette & Chocolat, l'hôte reçoit les clients, les place ou les redirige vers le bar pour les commandes à emporter, et s'assure que chaque client assis aie un verre toujours rempli d'eau. Cela incluant bien sûr le nettoyage des tables. En soi, sur le papier, ca peut paraître simple mais gérez des clients compliqués ainsi qu'une salle complète n'est pas de tout repos. Mais plus que tout, le travail d'hôte est un point de vue sur le comportement humain. Et il y aurait beaucoup de choses à dire!

Il est par exemple drôle de voir que tous les produits électroniques sont irremmediablement attirés par l'eau. Entendez par là que la plupart des gens ont tendance à placer leurs téléphones juste à côté de leurs verres sur la table. Alors bien évidemment, quand moi hôte, j'arrive pour servir de l'eau, il est tout aussi drôle de voir 9 personnes sur 10 enlever son téléphone d'un geste rapide. Peur primitive de voir son téléphone mouillé, comme si nous ne savions pas servir un verre d'eau. Bien sûr...

Le plus étrange quand vous vous dirigez vers une table pour servir de l'eau, c'est l'effet qu'a la vue de la carafe sur les gens. Dès que le client vous voit vous approcher, il y a comme certains déclenchements. Comme par exemple celui de boire. Comme le hoquet communicatif, la vue d'une carafe d'eau donne soif. Ce qui bien sûr, si nous voulons bien faire notre travail, nous incite à attendre que le client repose son verre pour le remplir. Et puis il y a ceux qui vont avoir l'automatisme de vous tendre leur verre d'eau pour que vous le remplissiez. Si seulement la plupart des personnes pouvaient regarder leur verre avant de nous le tendre. Vous n'imaginez pas le nombre de fois que j'ai eu envie de dire "Excusez-moi mais... Vous voulez que je remplisse quoi dans votre verre? Il est déjà plein!".

Les client vont aussi avoir un comportement différent en présence d'un hôte vis-à-vis de leur accompagnants. Ainsi, certains vont tout simplement s'arrêter de parler. Moment gênant pour nous, vous vous en doutez. Mais tellement drôle. A l'inverse, d'autres vont continuer comme si vous n'étiez pas là. Malgré votre bras au milieu de leur champs de vision pour remplir les verres. Je n'ai jamais su si cette non-considération de notre présence était une bonne ou une mauvaise chose... Enfin, mais plus occasionnellement, il a certains clients qui vont changer de langue pour continuer à discuter. Car oui, cela m'est déjà arrivé! Deux jeunes français, discutant à coups de "Tu sais que she did that?!" ou de "Et elle m'a dit "I can't believe it", you know..." qui vont se mettre à ne parler qu'anglais entre eux en ma présence. Car nous, hôtes, ne comprenons bien évidemment par l'anglais. Bien sûr...

Mais la palme d'or du comportement revient au client qui pense que l'hôte est contorsioniste. C'est dans notre formation. Faire des courbes et des pas chassés pour atteindre les verres d'eau vides à l'autre bout de la table tandis que le client reste impassible devant nos efforts. Alors au lieu de me faire un lumbago, j'ai opté depuis peu pour la solution du fixe-le-client-dans-les-yeux-et-demande-lui-s'il-veut-de-l'eau, un regard significatif qui dit tout simplement "si tu veux de l'eau mon coco, va falloir bouger ton bout de gras pour me rapprocher ton verre".

Faites donc attention à comment vous vous comportez au restaurant car, sans que vous le sachiez, des gens vous épient. Maintenant, vous êtes prévenus.

P.S : Arrêtez de faire des boulettes avec vos serviettes, par pitié! Si vous vous ennuyez lors de votre repas, faites quelque chose de plus constructif ou rentrez chez vous !

1.6.12

Jours 332-333.

Escapades en dehors de Montréal. Pour un enfant de la banlieue comme moi, il était presque vital pour voir de voir à quoi ressemblait celle de la grande ville québécoise.

15 minutes de métro.
30 minutes de bus.
40 minutes de marche.
Bienvenue à Charlemagne. Juste de l'autre côté du Saint-Laurent, au bout de la pointe de l'île. Petite ville sans grande histoire hormis son nom ("Qui a eu cette idée folle, un jour, d'inventer l'école...?") et une chanteuse locale, très peu connue, qui y a vu le jour. Une certaine Céline Dion dont la maison familiale fait figure de monument touristique tandis qu'une sphère de métal et de fleur rend hommage à la chanteuse  (enfin, une sphère est censée rendre hommage à la chanteuse. A l'heure où je vous parle, le rond point qui accueille la sculpture est totalement rasé).

30 minutes de marche.
Bienvenue à Repentigny (ou Repen pour les intimes). Banlieue riche où il n'y a rien à faire, comme dans à peu près toutes les banlieues, disons-le. Comme quoi, une banlieue reste une banlieue.



Le lendemain, retour sur mes traces. Direction Pointe-aux-Trembles. Quartier de la ville au bout de l'île. Je suis invité à passer la fin de l'après midi chez la famille Desrosiers. Et plus précisément chez les grands parents de mon amie Joannie. Une rencontre touchante. Vraiment. Difficile de rencontrer des personnes aussi simples qu'eux. Le coeur sur la main, des souvenirs en pagaille et les bras grands ouverts. Je me suis même surpris à me sentir un peu comme chez ma propre grand-mère. Ecouter cette dame me parler d'une ancienne maison de famille sur une île. La voir si proche de son mari malheureusement malade, de ses fils et de ses petits enfants. Rajoutez à ça une maison entretenue au millimètre près, dans un quartier où les pavillons se ressemblent tous, tel une scène d'un film et vous obtenez une excellente après-midi passée auprès de gens vrais. Et ça fait du bien. On se dit qu'il suffit d'un rien pour être heureux. Que la vie est longue. Qu'on a encore beaucoup de choses à vivre. Et on souhaite du fond du coeur de se retrouver comme les grands-parents de Joannie, à leur âge, heureux de profiter des derniers instants qu'il leur reste ensemble. Les yeux pleins d'amour...

4.5.12

Jour 310.

Oh mon dieu! Cela fait presque un mois que je n'ai pas mis à jour ce blog. Un mois pendant lequel mes parents sont venus. Pendant lequel j'ai passé la barre fatidique des 300 jours. Laissez moi deux secondes, je tente de reprendre une respiration normale...






Ok, je pense que ça va mieux là...






Pour ceux d'entre vous qui lisent régulièrement ce blog (si régularité il y a), vous aurez remarquer qu'au fur et à mesure des mois, le blog s'est peu à peu changer en journal intime plus qu'en réel blog pour vous raconter mes aventures. Ca peut presque paraître logique en fait. Après avoir (presque) tout vu de la ville, qu'est ce que je pourrais vous raconter d'autre hormis mes sentiments, déboires et autres questionnements ? Parce qu'en fin de compte, un voyage comme ça vous rend plus fragile. Comme si la moindre émotion devenait un torrent. Un torrent que vous essayez de contenir à chaque instant. Une fragilité que vous apprivoisez. Je suis encore loin du dompteur professionnel et je m'améliore.

Bon ok, j'ai encore des progrès à faire. Je repense à ce jour que j'ai passé avec un jeune homme incroyable et à ce moment où, jouant à Vérité ou Conséquence (Action ou Vérité, vous aurez compris...), j'ai pleuré. Comme une merde. "Qu'est ce que tu as laissé derrière toi en France?". J'ai pas pu me retenir en répondant honnêtement à la question. Même 10 mois après mon départ, je pleure encore en pensant à tous ceux que j'ai quitté. Je crois que je pourrais jamais oublier les pleurs de A. et M. sortant de la voiture qui me raccompagnait chez moi après notre dernière soirée ensemble. A V. à qui j'ai dis au revoir dans une rame de métro avant d'aller au travail. Enfin bref, je vous disais : encore des progrès à faire. Mais surtout, je vous laisse imaginer la gêne que j'avais vis à vis de ce jeune homme qui ne s'attendait pas à ça. En y réfléchissant, c'est plutôt comique...

Mais par exemple, je n'ai pas pleuré quand mes parents sont partis! J'ai passé deux semaines avec eux, à leur faire visiter presque tous les jours une partie de la ville. Ils m'auront même ramené à Quebec city pour une viste guidée des plus instructive (de ce que je me souviens. Je dormais à chaque trajet en bus...). Montréal n'aura pas été leur coup de coeur mais je pense que la ville leur a plu en fin de compte. C'était deux bonnes semaines. Des débuts plutôt hésitants, à reprendre ses marques. Mais tout s'est bien passé. Et quand le dernier jour est venu, je me suis senti comme soulagé. Non pas parce qu'ils partaient. Parce que je pense avoir réussi à leur faire comprendre ô combien j'avais changé. Pour la première fois, j'ai réussi à dire ce que j'avais sur le coeur. Et j'ai vu dans le regard de ma mère une espèce de fierté vis à vis de ça. Je ne pense pas tout savoir de la vie mais je suis désormais sur que je veux vivre ma vie à ma façon. Et puis je les revois dans quelques mois. Le plus gros du trajet est fait. On ne compte plus les jours qui m'éloignent de mon départ mais plutôt ceux qui me rapprochent de mon retour.

Et pour moi c'est un peu le début de la fin. Malheureusement. D'ici quelques mois, je quitterai tout ce qui m'entoure pour un retour à la case départ. Alors je veux profiter au maximum de mes derniers mois. Un road trip en préparation. Des amis que je veux chérir. Des tonnes de choses à faire et à voir. Je veux tout. Je ne veux pas rentrer avec des regrets. Je ne veux pas penser au fait que tous ceux que je connais ici vont peu à peu partir. Les uns après les autres. 310 jours de pur bonheur et encore au moins 120 de plus à vivre. A FOND !

11.4.12

Jour 287.

Belle Montréal,
Reine d'amour te fait sentir paria,
Toi que Cupidon
n'a pas voulu bénir.

Allez comprendre comment fonctionne cette ville mais il vous sera rare de trouver une personne célibataire ici. De quoi vous sentir à votre aise, vous qui n'avez pas eu de contact physique intime depuis des mois. Cette sensation amère. Se sentir tel un pestiféré devant tant de couples. Comme s'il était normal et commun d'être en couple et propriétaires d'un appartement... à 22 ans! Nous sommes d'accord. Le choc est là. Tout est précoce. Tout se vit tôt. Trop tôt peut-être? Je n'aurais jamais la réponse. Tandis que dans cet amas d'amoureux, une simple rupture ou un célibat de longue durée est consideré comme un acte de barbarie. A côté de ça, un avortement dans les années 50 passerait presque pour un geste anodin. Vous en arrivez à un tel point que chaque approche est faussée. A quoi bon, la personne en face de vous doit probablement être en couple... Une pensée devenue automatique. Tristesse. Il ne vous reste plus rien. Pourtant vous auriez tant aimer. Vous attendez alors. Vous attendez le jour où peut-être, vous quitterez la classe des hypo-sentimentaux.

Anorexie sentimentale.
Boulimie alimentaire.

Tout est dit. Tout est là.

Sans transition, mes parents arrivent demain et je dois vous avouer que le stress se fait sentir. Neuf mois que je ne les ai pas vus. Neuf moi que je me suis habitué aux "Allo! Comment ça va?". La distance bienfaisante se brisera demain quand leur avion atterrira. Plus que quelques heures....

Jour 282.

C'est aussi ça, Montréal.

Jour 275.

En tant que touriste au Quebec, il y a 3 mots à retenir. 3 mots qui symbolisent presque à eux seuls toute une gastronomie. Bien loin de la gastronomie française, on s'entend, mais gastronomie quand même. 3 mots qui ont tendance à mettre en émois des centaines de personnes quand le printemps pointe le bout de son nez. 3 mots.

Cabane. A. Sucre.

Des cabanes à sucres il y en a des centaines à travers toutes la region. De nombreux temples voués à la bouffe et à l'érable. Activité incontournable pour plonger dans le meilleur de la culture québécoise. Non sans risque (on a quand même frôlé un diabète de type 1 en un repas).

Rendez-vous 10h. Départ 10h30. C'est parti pour 45 minutes de trajet à travers la Montégérie, direction une cabane à sucre appelée La Branche à St Isidore. Arrivée à 12h. Le Quebec et son adoration pour les rénovations et autres travaux sur la route...



La Branche est en fait une petite ferme aménagée telle une usine pour recevoir les clients. Tout y est fait pour manger de l'érable à tout va. Tire d'érable à l'accueil, suivie d'une dégustation de cidres et autres spécialités à la pomme pour ensuite être conduit à notre table. Découverte des spécialités, le tout à volonté.